Le président brésilien Lula en visite d’État à Paris
Après avoir chaleureusement accueilli son homologue Emmanuel Macron au Brésil l’année dernière, c’est maintenant au tour du président Luiz Inacio Lula da Silva d’être reçu en France, avec toutes les considérations qu’imposent la visite d’État de la première puissance économique latino-américaine. Et avec un agenda très chargé pour la figure historique du Parti des travailleurs : cérémonie officielle aux Invalides, séance privée à l’Académie française (un hommage fait à seulement 19 chefs d’État en quatre siècles d’existence – Lula et les Immortels y débattront du mot « multilatéralisme ») ; entretien avec la maire de Paris, Anne Hidalgo, rencontre bilatérale et dîner d’État à l’Élysée, réception d’un doctorat honoris causa à l’université de Paris-VIII Vincennes-Saint-Denis…
Si la visite de l’ancien syndicaliste s’inscrit dans la saison culturelle du Brésil en France, c’est surtout le dossier de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur qui soulève des interrogations, parmi l’objectif affiché de renforcer les liens stratégiques entre les deux pays (une douzaine d’accords de coopération dans les domaines de l’environnement, de la technologie, de la défense, de l’énergie et de la santé doivent être discutés). « (Sa signature) serait la meilleure réponse (…) face au contexte incertain créé par le retour de l’unilatéralisme et du protectionnisme tarifaire », a lancé Lula, jeudi 5 mai, pique à peine voilée dirigée contre Washington, lors d’une conférence de presse à l’Élysée durant laquelle il a promis de sceller l’accord avant la fin de l’année.
« Les pays riches ont une dette historique envers le climat et doivent l’assumer »
Quelques jours avant son arrivée en France, dans un entretien accordé au Monde, Lula avait eu de nouveaux propos forts contre le président Donald Trump, l’accusant de prétendre « gouverner le monde » au prix de la souveraineté des autres pays et au risque de provoquer une « pagaille généralisée ».
Bien que sa cote de popularité traverse une mauvaise passe dans son pays, Lula – considéré comme l’un des porte-parole du Sud global – jouit toujours d’une très bonne image à l’international, et devra s’en servir lors de son passage à Nice (Alpes-Maritimes), pour l’ouverture de la conférence des Nations unies sur l’océan. Pour un petit avant-goût avant la COP30, que la ville amazonienne de Belém accueillera dans sept mois ?
Souvent épinglé sur les questions environnementales malgré les efforts engagés par son gouvernement (la déforestation a diminué de 32 % au Brésil l’année dernière et le pays pourrait l’éradiquer en cinq ans), le dirigeant auriverde avait balayé les critiques de certaines ONG rapportées par le Monde. « Le Brésil ne va pas renoncer à une richesse importante pour son développement », a-t-il assuré tout en soulignant une certaine hypocrisie de la part des pays du Nord en matière de lutte contre le réchauffement climatique. « L’enjeu central reste le financement ; les pays riches, qui ont connu deux cents ans d’industrialisation basée sur les gaz à effet de serre, ont une dette historique envers le climat et doivent l’assumer. Il y a beaucoup d’argent pour faire la guerre, mais, quand il s’agit de l’environnement, les caisses sont vides ! »
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