Européennes 2024 : Marion Maréchal rejoint le groupe de Giorgia Meloni au Parlement européen
C’est un pas important pour Reconquête!, le parti d’Éric Zemmour, qui mise sur les élections européennes retrouver un second souffle. Et c’est Marion Maréchal, tête de liste pour le scrutin du 9 juin prochain, qui l’a annoncé ce mercredi au Point. Le parti nationaliste, et son eurodéputé Nicolas Bay, rejoignent officiellement le groupe des Conservateurs et réformistes européens (ECR), le même que la chef du gouvernement italien Giorgia Meloni, après des mois de négociations. Pour la jeune femme, ce dernier «a vocation à devenir le groupe pivot et central de la droite au Parlement de Strasbourg.» Et d’y «devenir la troisième force politique.»
Avec l’arrivée du jeune parti politique, créée en novembre 2021, et l’intégration prochaine du Fidesz, la formation du premier ministre hongrois Viktor Orban, Marion Maréchal joue clairement cartes sur table : «Défaire le projet de Macron et de ses alliés» en «réduisant» les effectifs du groupe Renew, où siègent les élus macronistes. Traduction : atténuer «leur influence au sein au profit de la droite conservatrice.» Grâce aux formations qui le composent, le groupe ERC, selon Marion Maréchal, «compte dans les institutions (européennes), joue un vrai rôle», et «comptera encore davantage dans la prochaine mandature».
Le RN «marginalisé» au Parlement européen
Une stratégie opposée à celle du RN, qui a toujours préféré entretenir des relations avec ses alliés de la Ligue du Nord, dont son principal leader : Matteo Salvini. Façon ainsi, pour la nièce de Marine Le Pen, de railler la stratégie du parti de sa tante et son appartenance au groupe ID (Identité et démocratie) qui «sont toujours marginalisés au sein du Parlement et des instances européennes.»
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À quatre mois des européennes, Marion Maréchal en profite également pour lancer un appel aux Français au moment où sa liste navigue entre 6 et 7% d’intentions de vote dans les sondages. «Le choix des électeurs, et en particulier des électeurs de droite, va peser très lourd dans la reconfiguration à venir de la politique européenne», considère l’ancienne députée du Vaucluse. Qui y voit une chance «unique de rompre avec cette droite centriste, molle, complice de Bruxelles et soutien de la Commission.»
Pour elle, le groupe PPE, où siègent les eurodéputés LR, est face à un dilemme : «Continuer son alliance avec la gauche qui permet toutes les dérives progressistes et conduit à tous les renoncements» ou «faire alliance avec nous, les Conservateurs, en renouant avec une ligne politique de droite.» Si le mantra de «l’union des droites», porté par Éric Zemmour lors de la présidentielle de 2022, n’avait pas trouvé d’écho dans l’opinion, cela n’empêche pas Marion Maréchal de le défendre mordicus. «En France comme en Europe».