Guerre Iran-Israël : après une semaine de conflits, le retour de la diplomatie ?
Au huitième jour de guerre, les attaques ne faiblissent pas. Le gouvernement de Benyamin Netanyahou a étendu ses bombardements à l’ensemble de l’Iran. L’armée israélienne a affirmé avoir frappé des infrastructures militaires dans le sud-ouest de l’Iran, ce vendredi. Des dizaines d’attaques ont également été menées à Téhéran pendant la nuit.
Au total, plusieurs centaines d’Iraniens auraient été tués depuis le déclenchement de la guerre par le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, le 13 juin. Téhéran a multiplié les attaques vendredi sur Haïfa et Beer-Sheva, qui ont fait près de 25 morts en Israël.
L’AIEA garantit une issue non militaire au nucléaire iranien
Devant cette escalade, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a réitéré la nécessité d’une action diplomatique des principales puissances, lors d’un conseil de sécurité qui se réunissait vendredi. « Pour les parties au conflit, les parties potentielles au conflit, et le Conseil de sécurité qui représente la communauté internationale, j’ai un message simple et clair : donnez une chance à la paix », a-t-il réclamé.
À l’occasion de cette réunion, le président de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a confirmé qu’une solution diplomatique est possible « si la volonté politique est là ». Il a promis que « des éléments d’un accord ont été discutés. L’AIEA peut garantir, par l’intermédiaire d’un système d’inspections incontestables, que des armes nucléaires ne seront pas développées en Iran ».
Une première étape a débuté à Genève. Berlin, Paris et Londres ont dépêché leurs ministres des Affaires étrangères – Johann Wadephul, Jean-Noël Barrot, David Lammy – en Suisse afin de relancer les négociations sur le nucléaire avec leur homologue iranien. L’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et la responsable de la diplomatie européenne Kaja Kallas vont faire « une offre de négociation complète » à l’Iran incluant « le nucléaire pour aller vers le zéro enrichissement », les activités balistiques et « le financement de tous les groupes terroristes de déstabilisation dans la région », a indiqué le président français Emmanuel Macron.
Une démarche qui se fait en coordination avec Washington, a précisé Berlin. La veille, le président des États-Unis avait évoqué une possibilité « substantielle » de négociations avec l’Iran et déclaré qu’il déciderait « au cours des deux prochaines semaines » d’une intervention de son pays aux côtés d’Israël. En attendant, l’administration Trump a imposé de nouvelles sanctions à l’Iran visant au moins 20 entités et cinq individus.
Le dialogue reste possible
Avant le début de la rencontre, le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a condamné le déclenchement de la guerre par Israël en pleine reprise des pourparlers avec les États-Unis ces dernières semaines pour parvenir à un accord sur le nucléaire. « Nous avons été attaqués au milieu d’un processus diplomatique. Nous étions censés rencontrer les Américains le 15 juin pour élaborer un accord très prometteur », a-t-il précisé. Puis de répondre à la proposition d’Emmanuel Macron qu’il n’y aurait « pas de place pour la diplomatie et le dialogue » tant que se poursuivrait « l’agression israélienne ».
Pour l’administration Netanyahou et son représentant aux Nations unies, Danny Danon, cette initiative n’a aucune utilité : « Nous avons assisté à des discussions diplomatiques ces dernières décennies, et il faut en examiner les résultats ». Lors d’un forum à Istanbul, le président turc, Erdogan a averti : « le génocide à Gaza et le conflit avec l’Iran se dirigent rapidement vers un point de non-retour. Cette folie doit cesser au plus vite ». Il a également déclaré au chancelier allemand, Friedrich Merz lors d’un échange téléphonique que la guerre pourrait avoir un impact migratoire « néfaste » sur l’Europe.
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