Crime raciste dans le Var : un homme tue son voisin d’origine tunisienne et publie des vidéos racistes
Dans sa voiture, les enquêteurs ont découvert un véritable arsenal : un pistolet automatique, un fusil à pompe et des armes de poing. Dans la nuit du samedi 31 mai au dimanche 1er juin, cet homme de 53 ans a ouvert le feu sur deux de ses voisins d’origine étrangère dans la commune de Puget-sur-Argens, dans le Var. Le premier, atteint de cinq balles dans le corps, a été tué. Selon le ministère de l’Intérieur, il s’agit d’un Tunisien de 35 ans. La deuxième victime, âgée de 25 ans et de nationalité turque, a été blessée à la main et hospitalisée.
Le suspect a été arrêté dimanche par le GIGN d’Orange (Vaucluse), après avoir tenté de prendre la fuite, puis placé en garde à vue. Une enquête a été ouverte pour « meurtre et tentative de meurtre commis en raison de l’appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, de la victime à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée commis en concomitance avec un autre crime ».
L’épouse du suspect, qui a alerté elle-même les gendarmes, a confié aux enquêteurs que son mari, adepte du tir sportif, se disait régulièrement excédé par la présence « d’étrangers » dans le lotissement des Meissugues, où le crime a été commis et où vivent des communautés d’origines kurde et tunisienne, selon Var Matin.
LFI accuse Retailleau
Avant et après son passage à l’acte, le tireur a publié deux vidéos « à caractère raciste et haineux » sur les réseaux sociaux, souligne le procureur de la République. La ministre déléguée à la lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, a évoqué un « crime raciste » qui « nous rappelle que le racisme ne se limite pas aux mots : il blesse, il tue, il détruit des vies ».
« L’enquête dira si le caractère raciste de ces actes est établi mais des vidéos publiées par l’auteur ne laissent aucun doute sur ce point », a quant à lui déclaré Bruno Retailleau, lundi, appelant à une « réponse pénale implacable ». Le ministre de l’Intérieur a de nouveau été pointé du doigt pour son temps de réaction à géométrie variable, quelques semaines après le meurtre d’Aboubakar à La Grand-Combe (Gard), où le locataire de Beauvau avait déjà tardé à se rendre. Jean-Luc Mélenchon a ainsi accusé Bruno Retailleau de « faillite dangereuse » : « Ne laissons pas l’officialité attiser la haine en la légitimant. »
Ce crime a suscité un vif émoi à gauche. Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a exprimé sa « colère contre cette société qui banalise le racisme et le discours identitaire ». « Tous ceux qui instrumentalisent, encouragent ou tolèrent le racisme sont complices », a déclaré le premier secrétaire du PS, Olivier Faure.
« Le double crime qui a frappé deux hommes à Puget-sur-Argens n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel bleu. Il est le résultat d’un travail minutieux mené par le camp du racisme et visant à rendre à nouveau légitime l’expression du racisme en mots et en actes », dénonce quant à lui le président de SOS Racisme, Dominique Sopo.
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