Les Etats-Unis annoncent de nouvelles sanctions américaines contre des magistrats de la CPI

La CPI est bel et bien dans le collimateur de Washington. Les Etats-Unis ont déclaré, mercredi 20 août, prendre de nouvelles sanctions contre la Cour pénale internationale (CPI), qu'ils accusent de "politisation", visant quatre magistrats. Il s'agit de la juge canadienne Kimberly Prost, le juge français Nicolas Guillou, qui est impliqué dans le dossier du mandat d'arrêt visant Benyamin Nétanyahou, ainsi que deux procureures adjointes, Nazhat Shameem Khan des îles Fidji et Mame Mandiaye Niang du Sénégal.

Les mesures annoncées consistent en une interdiction d'entrée sur le sol américain et le gel des avoirs éventuels détenus aux Etats-Unis, ainsi que toute transaction financière avec eux. Ces magistrats sont sanctionnés pour avoir "directement participé aux efforts déployés par la CPI pour enquêter, arrêter, détenir ou poursuivre des ressortissants des Etats-Unis ou d'Israël, sans le consentement de l'un ou l'autre de ces pays", a fait savoir dans un communiqué le secrétaire d'Etat américain, Marco Rubio. Ce n'est pas la première fois que la CPI est blâmée par Washington, depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump en janvier.

Les Etats-Unis "ont clairement et fermement exprimé leur opposition à la politisation de la CPI", a dénoncé Marco Rubio. Il a souligné que l'institution basée à La Haye représentait "une menace pour la sécurité nationale"

Une "attaque flagrante", selon la CPI

Washington rejette en particulier des procédures ayant visé des soldats américains en Afghanistan, suspectés de crimes de guerre présumés. Mais aussi les mandats d'arrêt de la CPI contre le Premier ministre israélien et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité dans la guerre dans la bande de Gaza.

La CPI a immédiatement qualifié les sanctions américaines d'"attaque flagrante contre l'indépendance d'une institution judiciaire impartiale". La France a exprimé sa "consternation", mais également "sa solidarité à l'égard des magistrats visés par cette décision", selon un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Il a estimé que les sanctions américaines sont "contraires au principe d'indépendance de la justice". Ni les Etats-Unis ni Israël ne sont membres de la CPI.

Sans surprise, Benyamin Nétanyahou a, lui, salué ces sanctions américaines. "C'est une action décisive contre la campagne de diffamation et de mensonges visant l'Etat d'Israël (et son armée) en faveur de la vérité et de la justice", a-t-il déclaré.