Guerre en Ukraine : Donald Trump «vivement opposé» à l'emploi de missiles américains en Russie
Donald Trump s’est opposé à l’utilisation, par l’Ukraine, de missiles américains contre le territoire russe, Joe Biden, président des États-Unis jusqu’au 20 janvier, a annoncé une nouvelle aide militaire d’environ 500 millions de dollars, et Donald Tusk, premier ministre polonais, ne prévoit pas «pour l’instant» de déploiement de troupes en Ukraine.
Donald Trump «vivement opposé» à l’envoi de missiles à longue portée
«Je suis vivement opposé à l’envoi de missiles à des centaines de kilomètres à l’intérieur de la Russie. Pourquoi faisons-nous cela? (...) Nous ne faisons qu’intensifier cette guerre et l’aggraver», a déclaré Donald Trump, dans des propos tenus le 25 novembre, mais publié ce jeudi par le Time Magazine , avant sa rencontre avec les présidents français et ukrainien Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky à l’occasion de la réouverture de la cathédrale de Notre-Dame à Paris.
Dans son entretien à Time, Donald Trump déclare vouloir «parvenir à un accord» pour régler le conflit en Ukraine. «Et la seule manière de parvenir à un accord c’est de ne pas abandonner», ajoute-t-il lorsqu’il est interrogé sur ses intentions d’abandonner ou non le soutien à Kiev. Les missiles ATACMS ont une portée maximale de 300 kilomètres. Interrogé sur les déclarations de Donald Trump, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, un organe rattaché à la Maison-Blanche, a déclaré jeudi ne pas vouloir «entrer dans un va-et-vient» avec le camp du président élu sur cette question.
«La politique du président Biden a été de faire tout ce que nous pouvons (...) pour que l'Ukraine puisse se défendre, de manière que si et quand nous arrivons à des négociations, le président Zelensky se trouve dans les meilleures conditions possibles», a affirmé John Kirby lors d'un point presse.
Joe Biden accorde une aide de 500 millions de dollars à l’Ukraine
«Les États-Unis vont apporter une autre cargaison importante d’équipements et d’armes à nos partenaires ukrainiens qui en ont besoin urgemment alors qu’ils se défendent contre des attaques en cours de la Russie», a déclaré le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, dans un communiqué. Ce nouvel envoi d’équipements est le 72e depuis le début de l’offensive russe en Ukraine en février 2022, a indiqué plus tôt la Maison Blanche alors que le président élu Donald Trump, qui sera investi le 20 janvier, a souvent critiqué le déblocage de l’aide militaire américaine à Kiev.
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L’annonce d’aujourd’hui est la troisième aide militaire annoncée par Washington en décembre, après celle de samedi, estimé à 988 millions de dollars et celle du 2 décembre, pour 725 millions de dollars d’équipements. Le matériel qui sera fourni à Kiev, annoncé jeudi, contient notamment des munitions pour les systèmes de lance-roquettes Himars, des obus d’artillerie, des drones, des véhicules militaires, des équipements de protection contre des attaques chimiques, radiologiques et nucléaires, a indiqué le département d’État.
La Pologne n’enverra pas de troupes en Ukraine «pour l’instant»
Donald Tusk a confirmé au passage que la possibilité d’envoyer un contingent militaire en Ukraine avait été abordée dans son entretien avec Emmanuel Macron, tout en disant que, «pour l’instant», Varsovie «ne prévoit pas de telles actions». Cette idée avait déjà été évoquée en février par le chef de l’État français, sans faire son chemin. «Je voudrais (...) couper court aux spéculations sur la présence potentielle de troupes d’un pays ou d’un autre en Ukraine une fois le cessez-le-feu ou la paix instaurés. Le président (français, NDLR) en est conscient, nous en avons discuté», a-t-il lancé.
À défaut de perspective d’entrée rapide de l’Ukraine dans l’Otan, à laquelle s’opposent Washington et Berlin, ces troupes pourraient constituer une sorte de force de maintien de la paix en vue de préserver la souveraineté de l’Ukraine une fois un cessez-le-feu entré en vigueur. Le déploiement d’un contingent militaire européen peut être «l’une des garanties» pour une paix future avec la Russie, a confirmé à l’AFP un haut responsable ukrainien. Il s’agit d’«une idée des Européens» et non de Kiev et Emmanuel Macron en est «manifestement le chef de file», a-t-il ajouté.
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Le président ukrainien laisse entendre qu’il est disposé à attendre avant de récupérer les zones occupées par l’armée russe (près d’un cinquième de son pays). Mais il réclame des garanties de sécurité «effectives» de ses alliés afin d’éviter par la suite tout nouvel assaut russe contre l’Ukraine.