Guerre au Proche-Orient : après les propos de Trump sur Gaza, "le Hamas veut gagner du temps", selon un agent du rassemblement israélien

Le plan de Donald Trump pour Gaza pourrait-il faire totalement dérailler l'actuel accord de cessez-le-feu ? Celui-ci doit entrer dans une deuxième phase visant à libérer les quelques dizaines d'otages israéliens encore retenus dans l'enclave palestinienne. Le projet du président américain de reconstruire Gaza en déplaçant ses 2 millions d'habitants a provoqué un tollé international et est, a priori, rejeté par presque tout le monde. Sauf Israël, qui a dit préparer un plan pour un départ "volontaire" de Palestiniens de la bande de Gaza.

Pour Kobi Mickael, de l'Institut israélien pour les études de sécurité, la mise en péril du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas par les déclarations de Donald Trump est quelque chose de "possible mais ça n'est pas le plus probable".  Fin connaisseur de la Palestine, il explique à franceinfo que, pour lui, ce serait de toute façon le Hamas qui pourrait faire dérailler l'accord. 

"Il faut considérer que le Hamas puisse décider de tout arrêter et de mettre une pression jusqu'au-boutiste sur Israël et sur les autres. Mais le plus probable c'est que l'accord se poursuive [parce que] le Hamas veut gagner du temps."

Kobi Mickael, de l'Institut israélien pour les études de sécurité

à franceinfo

Également ancien vice-directeur du ministère des Affaires stratégiques, Kobi Mickael expose les motivations du Hamas à faire perdurer, ou non, l'accord de trêve avec Israël :  D'abord, pour asseoir son contrôle sur les Gazaouis et sur la bande de Gaza. Deuxièmement, pour reserrer ses ententes avec la Turquie et l'Iran et surtout le Qatar, pour être certain que ces pays ne suivront pas Donald Trump. Troisièmement, ils ont besoin de temps car ils croient encore que l'axe de la résistance [avec l'Iran et le Hezbollah] peut être reconstruit. Et la quatrième raison, c'est la Cisjordanie. Ils veulent mettre le feu en Cisjordanie, intensifier la situation là-bas et tant que dure le cessez-le-feu, ils ont du temps pour faire tout ça."