TEMOIGNAGE. "On fera tout pour les ramener à la maison" : à Tel-Aviv, la cousine d'une jeune otage israélienne retrouve espoir après les premières libérations

Israël a annoncé, mardi 21 janvier, avoir lancé une opération militaire d'envergure à Jénine, bastion de groupes armés en Cisjordanie occupée, tuant dix Palestiniens, selon l'Autorité palestinienne. L'opération "étendue et de grande envergure" vise à "éradiquer le terrorisme à Jénine", a déclaré le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, alors qu’Israël attend toujours le retour de ses otages, capturés par le Hamas, le 7 octobre 2023, le long de la Bande de Gaza.

Après la libération de Romi Gonen, Emily Damari et Doron Steinbrecher, dimanche soir, plus de 90 otages demeurent encore aux mains du Hamas. Ces prochaines semaines, 30 autres personnes kidnappées doivent être libérées. Prochaine étape dimanche prochain : quatre otages, dont des femmes, doivent à leur tour retrouver la liberté. À Tel-Aviv, la cousine d'Agam Berger, jeune soldate de 20 ans, tente de garder espoir.

"C’est ridicule d'avoir des listes qui donnent des priorités sur les gens"

Le 7 octobre 2023, Agam Berger, alors âgée de 19 ans, venait tout juste de commencer son service, la veille, comme observatrice militaire sur la base de Nahal Oz. Dans le plus grand chaos, la jeune femme est kidnappée avec six autres soldates. Une a été secourue, une autre est morte en captivité.

Sa famille n’a eu aucune nouvelle d’Agam depuis novembre 2023, quand de premiers otages ont été libérés. Sa cousine, Ashley Waxman Bakshi, influenceuse canado-israélienne et membre de l'association Israel Citizen Spokespersons' Office, se mobilise depuis : "Un des otages est rentré avec un message pour Shlomi, le père d’Agam. Il lui a dit : 'J'étais, à l’instant, avec Agam et elle te souhaite un bon anniversaire'".

Ashley n’en peut plus de cette attente interminable. Elle passe toutes ses journées place des otages, à Tel-Aviv, aux côtés des autres familles : "C’est ridicule d'avoir des listes qui donnent des priorités sur les gens. On est en 2025 ! Ça légitime le fait que des personnes sont utilisées comme monnaie d’échange dans un conflit. On fera tout pour les ramener à la maison, tous. Que ce soit sur leurs deux jambes, pour qu’ils se remettent, ou même, pour des funérailles décentes. Parce que c’est ce que tout un chacun mérite."

"Je suis tellement curieuse de voir comment ce sera pour Agam"

Et elle veut croire que, comme les trois otages libérées dimanche, sa cousine, violoniste confirmée et dont la sœur jumelle est également dans l’armée, sera libérée en bonne santé : "Oui, elle est forte. On a vu sur les vidéos du 7 octobre qu’elle était en état de choc, ce jour-là. Mais elle est forte. Vous savez, quand on a vu Emily sortir dimanche, on a pu voir son caractère sur les images ! Je suis tellement curieuse de voir comment ce sera pour Agam. Comme Emily, je voudrais qu’elle repousse le terroriste qui l’aidera à sortir du véhicule lors de l’échange. Oh, j’aimerais voir ça !"

Après la libération de sa cousine, qui a eu 20 ans en captivité, Ashley Waxman Bakshi aimerait l’emmener parcourir le monde, partout où elle a plaidé sa cause, allant jusqu’à rencontrer le Pape, au Vatican. Et dans un sourire, elle ajoute que toutes les deux ont la passion du maquillage. Elle en a, dit-elle, un plein coffre de voiture à lui offrir.