Droits de douane : "Il faut des baisses sur certains secteurs prioritaires pour l'Union européenne", plaide le ministre délégué chargé du Commerce extérieur
"Dix pour cent [de droits de douane], c'est aujourd'hui ce que les États-Unis veulent globalement imposer à l'Union européenne", déclare Laurent Saint-Martin, ministre délégué (Renaissance) chargé du Commerce extérieur, dimanche 6 juillet, sur France Inter et franceinfoTV. "Pour que cela puisse être acceptable, il faut que ce soit symétrique et qu'il y ait donc aussi des baisses de droits de douane sur certains secteurs prioritaires pour l'Union européenne", plaide-t-il. "Je pense à l'aéronautique, je pense aux vins spiritueux, à nos cosmétiques, certains produits chimiques, ce qui fait finalement la force de l'Europe à l'exportation", ajoute Laurent Saint-Martin.
Sur ce type de produits, le ministre délégué chargé du Commerce extérieur croit encore à un accord sur les droits de douane "zéro pour zéro" proposé par les Européens à Washington. "C'est tout à fait possible, c'est dans les négociations en cours, donc ce n'est pas quelque chose de fantasmé, c'est quelque chose qui est tout à fait acceptable, affirme Laurent Saint-Martin. Et pour que cela se termine positivement, il serait illusoire de croire que cela sera unilatéral dans un sens comme dans l'autre".
"Nos entreprises sont inquiètes"
"Nos entreprises sont inquiètes", reconnaît le ministre, "ce qu'il faut, c'est qu'elles comprennent que tout ça est derrière nous et qu'on puisse avoir un champ de vision et de visibilité sur ce qu'est le marché américain demain pour les entreprises européennes".
Début avril, Donald Trump a provoqué une onde de choc en annonçant une hausse drastique des droits de douane à l'encontre du reste du monde : une surtaxe minimale de 10%, qui peut aller jusqu'à 50% pour les pays exportant plus vers les Etats-Unis qu'ils n'importent de produits américains. Le président américain a ensuite suspendu ces droits de douane, laissant la voie à des négociations commerciales avec chacun des partenaires. Il a fixé au 9 juillet la date butoir pour la conclusion d'un accord entre Washington et ses partenaires.