Ursula von der Leyen échappe largement à la censure, mais pas aux critiques

Ursula von der Leyen évite le sort de Michel Barnier. La motion de censure visant la présidente de la Commission européenne a été largement rejetée jeudi 10 juillet au Parlement européen à Strasbourg. Initiée par l'extrême droite, la tentative de censure a été soutenue par 175 députés – loin du minimum requis de 361 voix – et repoussée par 360 élus.

Issue de la droite, Ursula von der Leyen conserve le soutien des alliés sociaux-démocrates, centristes et d'une partie des Verts, malgré les tensions en interne. "Merci", a-t-elle réagi sur les réseaux sociaux. "À l'heure où la situation mondiale est instable et imprévisible, l'Union européenne a besoin de force".

Les soutiens de Giorgia Meloni ne participent pas au scrutin

Un an après les élections européennes, l'épisode a permis de faire le point sur les équilibres politiques à Strasbourg. Répartie dans trois groupes, l'extrême droite n'a pas unanimement censuré la cheffe de l'exécutif. Les Italiens du parti de Giorgia Meloni, plus conciliants avec Mme von der Leyen, n'ont pas pris part au scrutin. Au sein de la gauche radicale, une douzaine d'eurodéputés ont soutenu la motion, mais la majorité du groupe était absente pour éviter d'être associée à une initiative d'extrême droite. Première force dans l'hémicycle, la droite (PPE) a quant à elle fait bloc autour de la présidente de la Commission.

Le centre lui demande de "cesser les alliances avec l'extrême droite"

L'hémicycle n'a pas fait le plein, signe du peu de suspense autour de cette initiative vouée à l'échec, mais aussi, peut-être, des crispations au sein du camp dit "pro-européen". Cette tentative de censure avait en effet donné lieu à un débat agité dans l'hémicycle lundi. Ursula von der Leyen avait essuyé les critiques de la gauche et du centre, qui lui reprochent sa gestion trop verticale et accusent le PPE de cultiver l'ambiguïté avec l'extrême droite pour mieux remettre en cause des lois environnementales.

"Notre soutien à Ursula von der Leyen n'est pas acquis", a répété la présidente des centristes, Valérie Hayer, jeudi. "Nous demandons la reprise en main de sa famille politique pour cesser les alliances avec l'extrême droite". En votant contre la censure, les sociaux-démocrates ont eux aussi voulu dire "Non à l'extrême droite et à ses initiatives destructrices", a réagi leur cheffe Iratxe Garcia Perez. Mais "nous exigeons un engagement réel du PPE en faveur d'une Europe sociale, juste et verte", a-t-elle réclamé