Visée par une motion de censure déposée par l'extrême droite, Ursula von der Leyen sous le feu des critiques au Parlement européen

Débat électrique lundi 7 juillet après-midi au Parlement européen, à l’initiative de l’extrême droite qui a déposé une motion de censure contre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Motif : ses échanges de SMS avec le PDG de Pfizer, au moment de la pandémie de Covid, que la Commission s’est toujours refusée à publier. L’extrême droite roumaine, qui n’a toujours pas digéré sa défaite à l’élection présidentielle, dénonce des ingérences européennes dans les processus électoraux d’Etats souverains.

Avant le vote de la motion de censure de jeudi 10 juillet, a priori sans danger, les discussions ont été animées à Strasbourg, face à une présidente de la Commission européenne qui est montée au créneau pour se défendre.

"Les vieilles recettes des extrémistes"

Il y a eu d'abord les attaques en règle de l’extrême droite, notamment de la part de l’eurodéputé RN, Christophe Leggeri, pour le groupe des Patriotes pour l’Europe : "L'Europe mérite mieux que l'opacité, mieux que l'autoritarisme bureaucratique." L'eurodéputé n'a pas hésité à apostropher directement Ursula von der Leyen : "Depuis six ans maintenant, vous dirigez cette commission avec une verticalité jupitérienne, coupée des réalités, coupée même, trop souvent, des valeurs qui ont fondé notre continent."

Les réponses non moins cinglantes de la présidente ne se sont pas fait attendre, sur sa gestion de la crise sanitaire, comme sur les accusations d’ingérence électorale en Roumanie : "Ce sont les vieilles recettes des extrémistes." Elle a dénoncé "des fausses allégations de tentative d’ingérence électorale", visant à "saper la confiance dans la démocratie" et "tenter de réécrire l’Histoire, alors que nous avons réussi ensemble à vaincre la pandémie en Europe."

La gauche et la droite demandent des gages à von der Leyen

Mais ce débat a également été l’occasion, pour les alliés de la gauche et du centre d’Ursula von der Leyen, de se rappeler à son bon souvenir. Valérie Hayer, du groupe Renew, a elle aussi pris la parole. "Aujourd'hui, madame la présidente, vous assistez à l'impasse qui est la vôtre, en ayant laissé favoriser des alliances de circonstances avec l'extrême droite. Alors, je vous le demande clairement, qui sont vos alliés ? Vos vrais alliés ? Aujourd'hui, aucun de nos députés n'a signé cette motion de censure", a martelé l'eurodéputée centriste.

Une motion de censure qui a toutes les chances d’être rejetée lors du vote qui sera organisé jeudi 10 juillet.