Famine à Gaza : à la frontière, l'ONU et Israël se renvoient la responsabilité du blocage de l'aide
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À la frontière entre Israël et Gaza, nous nous approchons du point de passage de Kerem Shalom, zone de transit pour l'aide humanitaire internationale. Il faut bien comprendre que c'est l'armée israélienne elle-même qui nous donne cet accès parce qu'elle veut que l'on filme, que l'on montre ces centaines de camions remplis d'aide humanitaire prêts à être distribués.
Escortés par l'armée, nous entrons dans la bande de Gaza, et nous découvrons cette immense zone de stockage. Ici, des milliers de palettes sont bloquées depuis des mois. Il y a de l'aide alimentaire. Derrière nous des conserves, des sacs de farine, mais aussi du matériel de première nécessité. Alors, pourquoi cette aide est-elle toujours bloquée ? L'ONU et Israël se renvoient la responsabilité. Selon l'armée israélienne, l'ONU pourrait acheminer cette aide dans la bande de Gaza, mais elle refuse.
"Beaucoup de gens dans le monde entier affirment qu'Israël affame la population de Gaza. C'est totalement faux, c'est un mensonge. Tous les jours, ces trois derniers mois, il y a eu des centaines de camions d'aide alimentaire qui attendent d'être récupérés par la communauté internationale. Et elle n'atteint pas la population de Gaza. Il y a un problème", affirme Nadav Shoshani, porte-parole de l'armée israélienne.
L'ONU dénonce la détresse de plus d'un demi-million de Gazaouis
Sur des images satellites de Kerem Shalom, des tonnes de denrées s'accumulent depuis la fin du cessez-le-feu en mars dernier. De l'aide bloquée à quelques kilomètres seulement des villes où elle devrait être acheminée. Chaque jour, depuis la fin du mois de juillet, l'ONU fait entrer une centaine de camions dans la bande de Gaza. Selon elle, il en faudrait 5 à 6 fois plus.
L'Organisation internationale reproche à Israël d'imposer des contrôles excessifs et de ne pas sécuriser les routes dans l'enclave palestinienne. "La responsabilité d'Israël ne s'arrête pas à Kerem Shalom. Le problème, c'est que nous n'avons pas un accès direct. Nous sommes confrontés à des routes endommagées et à des foules de Gazaouis désespérés sur notre chemin. Mais il y a des choses qui pourraient être mises en place pour nous faciliter le travail. C'est ce que nous demandons aux autorités israéliennes", nous explique de son côté Tess Ingram, porte-parole UNICEF dans la bande de Gaza.
Selon l'ONU, plus d'un demi-million de Gazaouis vivraient dans des conditions catastrophiques.