Vuelta : Vingegaard délesté de Pogacar, Gaudu en quête de rebond, un départ de Turin... Tout ce qu'il faut savoir sur l'édition 2025

C'est déjà l'heure du dernier Grand Tour de la saison. Après les triomphes de Simon Yates sur le Giro et de Tadej Pogacar sur le Tour de France, les coureurs vont se disputer le trône d'Espagne. Moins fermée et moins concernée par les sprints massifs, la Vuelta offre généralement une expérience différente. A priori, le vainqueur sera inédit. Couronné lors de quatre des six dernières éditions, Primoz Roglic ne sera pas présent. Même chose pour Tadej Pogacar ou encore Remco Evenepoel. Sur le papier, Jonas Vingegaard tient une belle occasion de garnir son palmarès.

Un Grand Départ depuis... l'Italie

Un Tour d'Espagne qui s'élance d'Italie, c'est possible. Un an après s'être élancé d'un pays voisin, le Portugal, la Vuelta a choisi la région piémontaise pour lancer les hostilités. Le peloton partira de Turin samedi, avec une première arrivée fixée à Novara, où un sprint massif est attendu. La route se cabrera dès le lendemain avec une arrivée au terme d'une ascension de 9,8 km à 5,1%. La troisième journée de course offrira une étape courte et assez accidentée (134,6 km avec 2 000 mètres de dénivelé positif), avant une dernière étape s'élançant d'Italie avec une arrivée en France, à Voiron, le 27 août.

S'en suivra un transfert en avion - sans journée de repos - pour Figueres, avec une première étape espagnole disputée sur le format d'un contre-la-montre par équipes de 24,1 km. Les premiers gros écarts au classement général se creuseront lors des étapes 6 et 7 avec un passage en montagne en Andorre.

La deuxième semaine offrira deux arrivées au sommet d'ascensions mythiques : l'Angliru (13e étape) et l'Alto de La Farrapona (14e étape). La dernière chance de créer des écarts sera la 20e et avant-dernière étape avec une arrivée à la Bola del Mundo (12,3 km à 8,6%). Un seul contre-la-montre individuel est prévu, sur terrain plat, à Valladolid lors de la 18e étape.

La voie est libre pour Jonas Vingegaard ?

A l'exception de 2023, Jonas Vingegaard avait pris l'habitude de ne se focaliser que sur le Tour de France depuis sa première participation en 2021. Cette année, le Danois visera un premier sacre sur le Tour d'Espagne, deux ans après sa deuxième place derrière son coéquipier Sepp Kuss - dans une édition écrasée par l'équipe Visma-Lease a Bike face à une concurrence impuissante.

"J'ai hâte que la Vuelta commence", se projetait-il déjà avant la dernière étape du Tour de France qu'il a bouclé à nouveau à la deuxième place derrière son rival Tadej Pogacar. Comme le Slovène ne sera pas présent au départ, Jonas Vingegaard arrive dans la peau du grand favori. Mais il devra se méfier de l'équipe UAE Team Emirates, qui restera son principal adversaire, avec deux têtes d'affiche : Joao Almeida et Juan Ayuso.

La cohabitation entre les deux coureurs nourrit déjà des débâts. "Qui est leader ? Ce n'est pas clair et ça va se passer comme au Giro. Ayuso avait signé un contrat pour être leader. Il est frustré de se faire un peu bordurer, mais Almeida a donné tellement de garanties. Il est super fort, ça va être très compliqué de se sacrifier l'un pour l'autre", anticipe notre consultant Lilian Calmejane.

Parmi les outsiders, il faudra compter sur Egan Bernal (Ineos Grenadiers) ou encore Felix Gall (Decathlon-AG2R La Mondiale). "Giulio Ciccone, pour moi, est un profil très intéressant. Il va jouer le podium pendant longtemps. La question est : tiendra-t-il trois semaines ?", s'interroge Lilian Calmejane, vainqueur d'une étape sur la Vuelta en 2016 et d'une autre sur le Tour de France en 2017. Richard Carapaz (EF Education-EasyPost) aurait dû faire partie de cette liste mais il n'est toujours pas remis de l'infection gastro-intestinale qui l'avait déjà privé du Tour.

David Gaudu, Valentin Paret-Peintre et Léo Bisiaux parmi les Français à suivre

Il avait préféré lui-même renoncer au Tour de France à cause de sa méforme. David Gaudu tentera de se relancer sur les routes de la Vuelta, un Grand Tour qui lui réussit. Il y avait remporté deux étapes en 2020 et s'était mis en valeur l'an dernier avec une 6e place au classement général. Avant de se fixer des objectifs, le coureur de l'équipe Groupama-FDJ devra retrouver ses sensations, lui qui n'a pas existé en montagne sur le Tour de l'Ain (39e du général alors que le plateau était assez faible), où il a repris, début août.

Fort de son succès magistral au sommet du Mont Ventoux sur le Tour de France, Valentin Paret-Peintre (Soudal Quick-Step) représentera l'une des meilleures chances de victoire d'étape. La Vuelta est aussi un terrain particulièrement propice à l'éclosion et au développement de jeunes coureurs. Léo Bisiaux (Decathlon-AG2R La Mondiale) a l'occasion de confirmer les promesses entrevues sur le Tour de Burgos, où le grimpeur de 20 ans vient de remporter une étape devant des références comme Giulio Ciccone ou Isaac del Toro.

"C'est quelqu'un de très ambitieux. S'il ne gagne pas de courses, c'est un gars qui ne fera pas de vieux os dans le vélo. Il est tout le temps déçu quand il fait 2e ou 4e. Il voit Paul Seixas et Romain Grégoire grandir te veut être de cette génération", développe Lilian Calmejane, qui voit en lui un potentiel vainqueur d'étape, au même titre que Thibaud Gruel (Groupama-FDJ - 21 ans), lui aussi au départ de son tout premier Grand Tour.