Donald Trump déploie la garde nationale à Washington et met la capitale sous tutelle

Après l’envoi de la garde nationale en Californie, en juin, Donald Trump a décidé d’instrumentaliser une nouvelle fois la force militaire contre les démocrates. Cette fois, il s’agit de la capitale fédérale, Washington D. C., où plusieurs centaines de militaires réservistes vont être déployés. Pour justifier sa décision, il a dépeint une situation apocalyptique.

« Notre capitale a été envahie par des gangs violents et des criminels assoiffés de sang, des foules errantes de jeunes sauvages, de maniaques drogués et de sans-abri », a-t-il assuré, comparant la situation à Washington à celle de Bagdad, Bogota ou encore Mexico, « ces endroits dont vous entendez parler comme étant les pires au monde ». Les graphiques qu’il a brandis sont pourtant faux : les crimes violents se situent au niveau le plus bas depuis dix ans.

La criminalité à Washington, un mensonge pour affaiblir les démocrates

En fait, le président nationaliste a saisi un prétexte pour solidifier sa base Maga (« Make America Great Again »). Tout a commencé par l’agression d’un membre du Doge, le département chargé de dépecer l’État, victime d’une tentative de braquage de son véhicule. La photo de ce jeune ingénieur de 19 ans, visage et T-shirt ensanglantés, a aussitôt été instrumentalisée par la fachosphère et… Donald Trump.

L’occasion était trop belle pour ce dernier d’entretenir auprès de sa base la fable des grandes villes démocrates dévorées par la criminalité. Elle permet également au locataire de la Maison-Blanche de faire diversion alors qu’il se trouve empêtré dans l’affaire Epstein et que les indicateurs économiques (inflation qui reprend, création d’emplois en berne) virent au rouge. Elle s’inscrit surtout dans une stratégie de tension directe.

L’administration Trump veut également faire arrêter les élus démocrates du Texas qui ont quitté leur État afin d’empêcher le vote d’une loi redessinant la carte électorale en faveur des républicains. À Washington, Muriel Bowser, la maire démocrate, ne peut que constater cette mise sous tutelle. En début d’année, elle avait fait effacer une inscription « Black Lives Matter » dans une rue de la ville, histoire de ne pas irriter le nouveau président. Raté.

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