Dans une déclaration – sans questions des journalistes, afin d’en « conserver la force » défend Jean-Luc Mélenchon – le leader de LFI justifie le souhait d’une présidentielle anticipée pour sortir de l’actuelle crise démocratique. Une simple dissolution serait insuffisante en raison, selon lui, de trois risques : que l’Assemblée soit peu ou prou la même à l’issue de législatives, qu’il n’y a aucune garantie que Macron n’en rejette pas, comme en 2024, les résultats s’ils ne lui conviennent pas, enfin l’impossibilité de dissoudre avant un an, même en cas de présidentielle anticipée.
« Tentative malsaine de combinaison des contraires »
Pour LFI, le « responsable du chaos n’est pas à l’Assemblée mais à l’Élysée ». Un quatrième premier ministre n’aurait « pas davantage de majorité » qu’aujourd’hui. Pire, explique Jean-Luc Mélenchon, il ne servirait qu’à « faire peser la menace d’un budget par ordonnance ». L’Assemblée nationale « n’a toujours pas de majorité pour accepter un budget cohérent », rappelle le chef de file des Insoumis. Le leader de la formation n’a pas manqué de pointer également que la motion de destitution, portée par 104 députés, n’a pas passé le barrage du bureau de l’Assemblée grâce à l’abstention des députés du RN.
Dans ces conditions, dénonçant la « tentative malsaine de combinaison des contraires » que sont à ses yeux les recherches de majorité auxquelles s’est livré Sébastien Lecornu depuis un mois, Jean-Luc Mélenchon réclame le départ d’Emmanuel Macron afin de « permettre l’expression du peuple la moins déformée », puis demander au pays une Assemblée conforme à son choix.
Non convié à la réunion des partis représentés à l’Assemblée cet après-midi à l’Élysée (tout comme le RN), et déclaré persona non grata par le PS, ni même invité « aux conciliabules avec Sébastien Lecornu », Jean-Luc Mélenchon appelle « les partis qui composent le NFP de renoncer aux exclusives contre les Insoumis ». Il les appelle à appuyer « l’exigence légitime » de l’expulsion anticipée du locataire de l’Élysée, et « à faire le choix du retour au programme qui nous a rendu victorieux en 2024 ».
Écologistes, socialistes et communistes estiment de leur côté que le résultat du vote de 2024 doit être respecté et qu’un premier ministre et un gouvernement de gauche doivent être nommé. « Monsieur le président, entendez le pays ! » enjoignent-ils dans un courrier envoyé jeudi soir où ils appellent Emmanuel Macron à accepter une cohabitation.
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