Cyberharcèlement de Thomas Jolly : ce qu’il faut savoir sur le jugement attendu ce lundi

Deux mois après le procès de six hommes et une femme âgés de 22 à 79 ans, soupçonnés d’avoir cyberharcelé Thomas Jolly, le jugement est rendu ce lundi 5 mai. Le directeur artistique avait reçu un flot de messages homophobes et antisémites sur les réseaux sociaux après la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, le poussant à porter plainte le 31 juillet dernier. L’un des tableaux de la cérémonie, intitulé « Festivité », présenté notamment par plusieurs drag-queens célèbres et Barbara Butch, a été l’objet de polémiques alimentées par l’extrême droite.

Les sept prévenus ont été jugés, mercredi 5 mars, pour « menaces de mort réitérées, cyberharcèlement et injures aggravées en raison de l’orientation sexuelle ou de l’appartenance vraie ou supposée à une religion ». Le ministère public a requis des peines allant de trois à huit mois de prison avec sursis ainsi que des stages de citoyenneté et une suspension du compte en ligne de deux d’entre eux pour une durée de trois et cinq mois.

À l’audience, seuls cinq des sept prévenus étaient présents, les deux autres étant retenus ou malades. Le directeur artistique des cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux olympiques et paralympiques de Paris était également absent.

Le caractère « inquiétant » de certains accusés

Dans ses réquisitions, la procureure avait dénoncé le sentiment d’impunité des personnes à l’initiative de ces messages. « Or, on sait que ces propos peuvent ensuite armer une personne », avait-elle souligné, faisant référence aux attaques physiques après des mises en cause sur les réseaux sociaux.

Une source proche du dossier avait pointé du doigt le caractère « inquiétant » de certains accusés, décrivant l’un d’eux comme un « professionnel de la haine ». Le plus jeune mis en cause, Antoine Colavita, âgé de 22 ans, était candidat suppléant Reconquête !, le parti d’Éric Zemmour, aux dernières législatives dans la 5e circonscription de l’Hérault, ont relevé nos confrères du Midi Libre. Mais difficile d’en savoir plus, les membres du parti d’extrême droite assurant « ne pas le connaître ». Pour autant, chaque avocat de la défense a insisté à sa manière sur le profil « banal » de leurs clients, loin des trolls professionnels qui sévissent sur internet, a rapporté l’Agence France-Presse.

Un cyberharcèlement « particulièrement violent »

La DJ Barbara Butch, militante féministe et lesbienne, mais aussi effigie du tableau intitulé « Festivité », a également été la cible de nombreux commentaires haineux et discriminants. Le tableau a été immédiatement interprété pendant la diffusion de la cérémonie par un grand nombre de téléspectateurs comme une parodie de la Cène, le dernier repas de Jésus avec ses apôtres, peint par Léonard de Vinci.

Elle avait déposé plainte le 30 juillet, au lendemain d’un message sur Instagram où elle disait avoir été « la cible d’un énième cyberharcèlement » , qu’elle qualifiait de « particulièrement violent ». Trois personnes seront jugées le 25 septembre 2025 à Paris, pour « cyberharcèlement et menace de crimes et délits », et risquent deux ans d’emprisonnement.

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