«Nous vivons le deuxième cercle de l’enfer » : vingt-cinq ans après la chute de Milosevic, la Serbie toujours aux prises avec ses fantômes
«C’était euphorique. Nous étions convaincus que la page d’une sombre décennie était tournée et que des jours meilleurs allaient venir. J’ai renoncé à émigrer. Et pourtant, 25 ans plus tard, nous vivons le deuxième cercle de l’enfer!» C’est ainsi que Vesna Aleksic, historienne de 55 ans à Belgrade, évoque le souvenir de la chute de Slobodan Milosevic le 5 octobre 2000. Elle s’était alors engagée dans les manifestations contre le président d’une Yougoslavie qui ne comptait plus que la Serbie et le Monténégro depuis 1991. Elle participe aussi activement au mouvement de protestation qui secoue le régime du président Vucic depuis près d’un an, après l’effondrement mortel d’un auvent en béton à la gare de Novi Sad le 1er novembre 2024.