JO 2024 : Emilie Gomis dénonce une «chasse aux sorcières» après sa publication polémique sur Israël
Emilie Gomis restera-t-elle ambassadrice des Jeux olympiques de Paris 2024 ? Le Comité d’organisation se réunira début janvier, comme l’avait annoncé son président Tony Estanguet le 20 décembre dernier, afin de trancher. L’ancienne basketteuse est au cœur d’une polémique après une publication Instagram le 9 octobre, deux jours après les attaques perpétrées par le Hamas en Israël.
Emilie Gomis avait partagé un message dans lequel on voyait des cartes de France de 1947, 1967 et 2023, sur lesquelles le drapeau tricolore recouvrant le territoire français est progressivement remplacé par le drapeau israélien, avec cette question : «Que feriez-vous dans cette situation ?»
Gomis ne «cautionne évidemment pas» les attaques du 7 octobre
Le lundi 11 décembre, le Comité d’éthique de Paris 2024 a prôné son exclusion, estimant que «la publication peut en outre être légitimement interprétée comme suggérant que la France de 2023, dont la carte est dominée par l'étoile de David, est, elle aussi, ''envahie par les Juifs''». Dans un entretien accordé au journal L’Équipe , Gomis (40 ans) est longuement revenue sur le sujet. Elle affirme que sa publication «n'a jamais entendu répondre à l'attaque du 7 octobre» et que «ce massacre, évidemment je ne le cautionne pas».
Emilie Gomis dit avoir voulu «seulement inviter (ses) abonnés à réfléchir au contexte actuel qui, je pense, dépasse tout le monde». «Je suis d'origine africaine et de double nationalité franco-sénégalaise, ajoute Gomis. La colonisation suscite des questions dont on parle au quotidien là-bas, et auxquelles je suis très sensible.» Née à Ziguinchor au Sénégal et arrivée en France à l’âge de 6 ans, l’ex-basketteuse compte 194 sélections avec les Bleues, et a notamment remporté le championnat d’Europe en 2009.
«Le droit à une erreur»
«Bien sûr que je condamne» les atrocités du Hamas, poursuit Gomis. «Je l'ai notamment dit à la ministre des Sports dans ma lettre» en date du 8 décembre. Par ailleurs, l’ambassadrice n’ignore pas que sa publication est passée inaperçue avant de ressurgir via une capture d’écran le 30 novembre sur LinkedIn et Twitter. «Une chasse aux sorcières a été lancée. Mon statut (d’ambassadrice, ndlr) a été visé», dénonce Gomis.
L’ancienne joueuse de Villeneuve-d'Ascq se dit «à mille lieues de tout antisémitisme» et a «conscience du caractère inadéquat du timing» de sa publication. «Mais je pense que l'ensemble de mes engagements et le restant de ma carrière plaident pour qu'il me soit reconnu le droit à une erreur», ajoute-t-elle.
Emilie Gomis a aussi évoqué le cyberharcèlement dont elle est victime depuis près d’un mois : «J'ai redécouvert que j'étais une immigrée. Que j'avais été naturalisée. Ce sont des choses qui arrivent, lorsqu'on n'est plus dans l'excellence : on nous rappelle nos origines. On voudrait m'enlever ma nationalité. Je redécouvre du racisme.» À plusieurs reprises au long de l’entretien, l’ancienne pensionnaire de Tarbes, Valenciennes ou encore Toulouse «réitère (ses) excuses». «La seule chose que je puisse prôner aujourd'hui, c'est qu'il y ait un cessez-le-feu», entre Israël et le Hamas, conclut-elle.
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