« Une pratique que l’on pensait appartenir au passé » : une élève de 3e interpellée par la gendarmerie dans un collège de Moselle pour être expulsée
Comme dans un mauvais remake du film de Louis Malle, le 22 janvier, une Burkinabée de 13 ans était en cours de français, au Collège de Maizières-lès-Metz (57), quand la gendarmerie a demandé à l’établissement d’isoler l’élève.
L’ordre exécuté, des agents ont interpellé l’adolescente pendant la récréation. Avec sa mère, demandeuse d’asile en procédure Dublin, et son jeune frère, lui aussi scolarisé, elle a été, dans la foulée, expulsée en Belgique où leurs empreintes digitales ont été enregistrées.
Le retour d’une sombre pratique
« Nous n’avons pas de nouvelle, s’émeut Eric Florindi du Réseau Éducation Sans Frontières de Metz. Son père est emprisonné au Burkina Faso suite au dernier coup d’État. Cette famille ne peut pas retourner là-bas. L’intervention de la police au sein d’un établissement scolaire est une pratique que l’on pensait appartenir au passé. »
En 2005, Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur, avait suspendu les arrestations de jeunes scolarisés dans et aux abords des écoles, ainsi que celles de leurs parents. En 2013, Manuel Valls les avait complètement interdites dans le cadre de procédure d’éloignement.
Bruno Retailleau les rétablit avec crasse brutalité, sans doute pour répondre au très gazeux « sentiment de submersion » de la population française, évoqué, ce mardi 28 janvier, par le premier ministre. Pour RESF, « les conditions de la liberté dans un grand pays démocratique comme la France, ne peuvent et ne doivent pas être la chasse aux étrangers proposée par Monsieur Retailleau et le gouvernement de Monsieur Bayrou. »
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