INFO FRANCEINFO. Une plainte pour complicité de crimes de guerre, de génocide et contre l'humanité vise la société française Eurolinks, soupçonnée de livrer des pièces de mitrailleuses à Israël
Une plainte pour complicité de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et crime de génocide a été déposée, mercredi 11 juin, par la Ligue des Droits de l'Homme (LDH) contre la société marseillaise Eurolinks, selon une information jeudi de franceinfo et du journal Le Monde. Eurolinks est soupçonnée de livrer à Israël des pièces de mitrailleuses. La semaine dernière, des dockers ont bloqué une cargaison de ces composants militaires dans le port de Marseille.
La plainte, que franceinfo a pu consulter, dénonce le rôle essentiel de la société Eurolinks, qui fournit à la société israélienne IMI Systems des pièces détachées pour relier entre elles des balles d'armes automatiques. Pour Me Emmanuel Daoud, l'avocat de la LDH, qui a déposé cette plainte, ces armes ont servi au massacre de la population gazaouie. "Elles sont utilisées contre toute la population gazaouie, parce que l'armée israélienne est triviale : elle tire dans le tas", assure-t-il à franceinfo. "On ne fait pas de différences entre les femmes, les enfants et les vieillards, ça a été documenté depuis novembre 2023." Ainsi, pour l'avocat, "lorsque l'on sait que des crimes de guerre, contre l'humanité et peut-être crimes de génocide sont commis au quotidien, on ne doit pas participer ni de près ni de loin, ni de manière indirecte à leur commission".
Le ministre des Armées dément ces accusations
Interpellé mercredi au Sénat lors des questions au gouvernement, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a, de nouveau, fermement démenti ces accusations. "Il n'y a aucune vente d'armes françaises à Israël", assure-t-il. "Il faut cesser cette désinformation qui nuit à l'intérêt du pays", a lancé le ministre devant les sénateurs. Son entourage indique à franceinfo que ces pièces détachées ont l'obligation juridique d'être renvoyées en France une fois qu'elles ont été assemblées en Israël. D'après le ministère des Armées, la vente de matériel de guerre à destination d'Israël se chiffre à 0,2% par an.
Le gouvernement a décidé de déclassifier de manière anticipée la liste des composants d'armement livrés à l'armée israélienne au cours de l'année 2024, a annoncé au Sénat Sébastien Lecornu. Il s'agit d'une communication anticipée de trois mois, car le document classifié devait être transmis aux parlementaires dans le courant du mois de septembre.