Guerre à Gaza : "La France ne fournit pas d'armes à Israël", répond le ministère des Armées aux dockers de Marseille-Fos, qui refusent de charger des composants militaires
Vers un bras de fer sur le port de Marseille-Fos ? Un conteneur avec "des pièces détachées pour fusils mitrailleurs" a été mis de côté au port de Marseille-Fos par des dockers et ils "ne le chargeront pas sur le bateau à destination d'Haïfa", indiquait mercredi 5 juin le syndicat général de la CGT des ouvriers dockers et des personnels portuaires du Golfe de Fos, dans un communiqué que franceinfo a consulté.
A son bord, selon le média d'investigation Disclose, 19 palettes de maillons pour armes automatiques, des petites pièces qui permettent de tenir les munitions entre elles. La CGT explique ne pas vouloir "participer au génocide en cours orchestré par le gouvernement israélien", indiquant être "pour la paix" et "opposé à toutes les guerres". De son côté, le ministère des Armées répond que "La France ne fournit pas d'armes à Israël".
Israël reste un "partenaire"
Selon la licence accordée à la société marseillaise Eurolinks, qui produit ces pièces détachées pour mitrailleuses ou fusils mitrailleurs, si ces maillons doivent être assemblés sur le territoire israélien, le produit final est réexporté vers la France. Comme en mars 2024, après une autre affaire similaire, le ministère reste donc sur la même ligne : l'armée israélienne n'utilise pas ce matériel.
Certains s'interrogent toutefois : pourquoi envoyer des composants d'armes sur le sol israélien dans le contexte actuel ? Israël reste un "partenaire", répond le ministère : "On ne va pas se priver ni de sa technologie ni de ses compétences".
Selon les règles en vigueur sur les ports marseillais, personne ne peut obliger les dockers à charger tel ou tel type de matériel. Dans les années 1960, les dockers de Marseille avaient déjà refusé de charger plusieurs bâtiments destinés au contingent français déployé en Algérie. Les médias d'investigation Disclose et MarsActu - qui ont révélé la nature de la marchandise et sa date de livraison -, précisent que ce serait la troisième cargaison de ce type envoyé vers Israël depuis le début de l'année.