Handball : écartés de la finale par les Croates, les Bleus doivent se remobiliser pour arracher la médaille de bronze
Six mois après le fiasco olympique, l’équipe de France de handball n’accrochera pas une nouvelle étoile à son maillot. Les Bleus, qui visaient un septième titre mondial pour rebondir, ont échoué, jeudi, face à la Croatie à Zagreb (31-28), en demi-finale du championnat du monde.
Après s’être qualifiés aux forceps en quart contre l’Egypte (31-30), les joueurs de Guillaume Gille n’ont pas su élever leur niveau de jeu dans une salle totalement acquise aux Rouges et Blancs et iront à Oslo (Norvège) pour tenter de ramener une médaille de bronze, dimanche, contre le Portugal ou le Danemark (15 heures, beIN Sports 1).
Face à des Croates plus agressifs, portés par les 15 600 spectateurs en furie de l’Arena Zagreb, les Bleus ont été pris à la gorge d’entrée de match (1-3, 4e minute puis 5-10, 15e), multipliant les pertes de balles (10 durant la première période). Moins incisifs au tir et perméables en défense, les Français ont rejoint les vestiaires avec un retard de 7 buts à la pause. Malgré un meilleur début de seconde période (15-19 à la 36e) et un retour à trois longueurs (24-27, 52e), la France n’a jamais recollé au score, plombée notamment par l’exclusion d’Aymeric Minne (3/3 au tir) à la 32e minute pour un coup de coude à la tête de Leon Susnja.
« On avait besoin d’une performance plus solide à tous les postes »
« On n’a pas su délivrer notre plein potentiel sur ce match à deux visages, avec une première mi-temps où on est dans le dur, où on prend la tempête, où défensivement on n’est pas assez présent dans les duels et où, offensivement, leur « 1-5 » (défense avec un joueur avancé, NDLR) nous pose des problèmes, explique le sélectionneur Guillaume Gille. Et dans les situations que l’on a un peu ouvertes, on n’arrive pas tout de suite à trouver de l’efficacité. C’est un cocktail de situations qui met les Croates en confiance et nous met un peu dans le dur, un peu dans le doute. »
Si Dika Mem a été le meilleur buteur avec 8 réalisations devant Ludovic Fabregas (4/5), il a aussi beaucoup raté avec 13 tentatives quand le gardien Rémi Desbonnet, remplacé dès la 21e minute, n’est pas parvenu à faire barrage avec 3 arrêts seulement sur 17 tirs croates.
Quant à la défense tricolore, solide depuis le début du tournoi, elle a montré d’inquiétantes failles que les Croates se sont fait un plaisir d’utiliser. « Dans le contexte dans lequel on se trouvait, ce n’était pas suffisant : on avait besoin d’une performance plus solide à tous les postes, dans tous les secteurs de jeu pour faire vaciller la Croatie », analyse Guillaume Gille.
Après six victoires face à six équipes de second rang aux tours préliminaire et principal avant de montrer des premiers signes de faiblesses inquiétant en quart contre l’Égypte, l’équipe de France n’a pas présenté les arguments d’une formation qui prétend décrocher le titre. Le groupe, largement renouvelé depuis l’échec des JO, ne croit cependant pas à la thèse d’un mal plus profond. « Je ne pense vraiment pas qu’on soit en convalescence. On est des athlètes de haut niveau, on a tourné la page dans nos clubs, souligne l’arrière gauche Thibaud Briet. Si on n’était pas au niveau, on n’aurait pas répondu présent jusque-là. C’est juste que les Croates ont été très bons. »
Une équipe renouvelée qui a besoin de stabilité
L’idée d’une convalescence, plus longue que prévue, ressurgit forcément après les deux dernières prestations des handballeurs français face à des adversaires proposant un niveau de jeu plus élevé. « Je ne sais pas si on doit parler de convalescence, c’est un nouveau chapitre, une nouvelle équipe avec une génération qui s’en est allée. Et la nécessité pour ce groupe aussi de trouver de la stabilité, rappelle Guillaume Gille. Le parcours jusqu’à présent était de grande qualité, l’état d’esprit des garçons est top dans le travail, dans la vie d’équipe. Cette équipe avance. Aujourd’hui, elle n’a pas été totalement au rendez-vous par moments. »
Face au vainqueur de l’autre demi-finale opposant ce vendredi le Portugal, équipe surprise de ce tournoi, au Danemark triple champion du monde en titre, les Français vont devoir se remobiliser. Si les probabilités leur donnent comme adversaire la sélection lusitanienne que la France a toujours battu, le match est pourtant loin d’être joué d’avance.
Victorieuse en quart de finale face aux Allemands (31-30), finalistes des JO 2024, alors que le meilleur résultat des Portugais jusqu’à présent était une sixième place à l’Euro 2020, l’équipe du Portugal reste invaincue dans ce tournoi après avoir épinglé à son tableau de chasse la Norvège (31-28), la Suède (37-37) et l’Espagne (35-29), trois nations majeures du handball ces dernières années. Sur un nuage, les Portugais pourraient se révéler très dangereux face à des Bleus qui ont beaucoup plus à perdre.
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