« Ça ne pouvait être que lui » : Ludovic Fabregas, le nouveau capitaine de l’équipe de France de Handball fait l’unanimité
Il est aussi performant dans le jeu qu’il est discret dans la vie. Leader par l’exemple, à la parole rare mais dont les mots choisis pèsent lourd, Ludovic Fabregas (28 ans) porte depuis début novembre le brassard de capitaine de l’équipe de France de handball. « Une évidence » pour ses coéquipiers qui l’ont choisi pour mener les Bleus dans cette nouvelle olympiade, à commencer par le Mondial 2025 où les Bleus disputent le tour principal cette semaine à Varazdin en Croatie.
Après l’échec des JO 2024 (élimination en quart de finale par l’Allemagne 35-34) et la décision de Luka Karabatic (36 ans) de céder le brassard, le choix n’a pas été difficile. « La fin de l’olympiade marque le début d’un nouveau cycle qui questionne sur la répartition des responsabilités au sein de l’équipe, explique le sélectionneur Guillaume Gille dont l’équipe affronte les Pays-Bas jeudi 23 janvier. L’envie est venue pour Luka de transmettre le brassard et cela a conduit à un temps d’élection. Selon moi, les capitaines doivent être les représentants du groupe. Ce sont donc les joueurs qui ont élu leur capitaine pour ce nouveau cycle. »
Dix années sous le maillot bleu
Avec un score qui reflète l’estime et la confiance qu’ils placent en lui. « Il a été élu avec 100 % des voix », glisse l’arrière droit Dika Mem. « Pour nous, c’était la suite logique, souligne l’arrière gauche Elohim Prandi, Ludo était déjà l’adjoint » de Luka (Karabatic). « Ça ne pouvait être que lui », ajoute Dika Mem, son coéquipier pendant cinq saisons au FC Barcelone avant que Fabregas ne rejoigne à l’été 2023 Veszprem, grand club hongrois dont il est depuis cette saison le capitaine.
Avec 157 sélections au compteur et dix années sous le maillot bleu, au cours desquelles il a tout gagné (Mondial 2017, JO 2020, Euro 2024), celui qui a grandi à Banyuls-sur-mer s’est taillé une belle réputation dans le monde de la balle qui colle. Lancé dans le grand bain international en juin 2015 contre la République tchèque, quelques semaines avant de souffler ses 19 bougies, c’est au poste d’arrière qu’il a fait ses gammes avant de s’illustrer en tant que pivot à partir du Mondial 2017.
Une double fonction, au sein de l’attaque puis au cœur de la défense, qui nécessite une belle condition physique. Pas un souci pour ce beau bébé de 1,98 m pour 100 kg qui absorbe ces contraintes physiques sans rechigner. Des quatre pivots retenus par Guillaume Gille pour ce Mondial (avec Luka Karabatic, Nicolas Tournat et Karl Konan), le Catalan est d’ailleurs le seul.
Mais c’est en tant que pivot, un poste ingrat et énergivore, où l’on prend beaucoup de coups, que ce joueur, formé au Montpellier Handball avant de rejoindre le FC Barcelone (2018-2023), s’est distingué. Désigné meilleur pivot des JO 2020, puis des championnats du monde 2021 et 2023, celui qui voulait faire carrière dans le VTT Trial mais a dû renoncer en raison de son gabarit a aussi été distingué à l’Euro 2024. « Il y a plusieurs définitions possibles du rôle de capitaine, le meneur d’hommes, le performant sur le terrain. Pour ma part, j’essaie d’être le plus performant possible », confie tranquillement Ludovic Fabregas.
« Pas un agité au quotidien »
En janvier 2024, lors de l’Euro remporté par les Bleus, ce dernier reconnaissait d’ailleurs être « discret dans le groupe » et « pas un agité au quotidien ». « Ludo a toujours été un leader naturel, sur le terrain ou en dehors, par sa manière de parler, posée, de s’affirmer par ses mots et son calme, précise le demi-centre Nedim Remili. Ce n’est pas forcément un bavard mais il a bien développé ça ces derniers temps. »
Surnommé, « Tchiqui » par les joueurs de l’équipe de France, dérivé de « Chiquito », le petit en espagnol, un surnom donné en raison de ses débuts précoces sous la tunique bleue sans passer par les sélections en junior, Ludovic Fabregas est aujourd’hui un grand international reconnu et redouté par ses adversaires. « Pendant ces dix ans, j’ai beaucoup appris et progressé, en tant que joueur et en tant qu’homme. Ça me permet d’arriver à une certaine maturité pour assumer ces responsabilités », indique celui qui a remporté trois Ligue des champions (2018 avec Montpellier, 2021 et 2022 avec Barcelone)
Des responsabilités qu’il n’a jamais convoitées. « Ça n’a jamais été un objectif », souligne-t-il. Mais au sein de cette équipe de France revancharde, frustrée par sa contre-performance à domicile aux JO 2024, le nouveau capitaine se sent investi d’une mission avec ses coéquipiers. « On a échangé sur les points qui nous semblent importants, de manière à bien démarrer cette nouvelle aventure et, en même temps, trouver des axes de progression, explique-t-il. Je pense qu’on peut toujours être dans l’amélioration, dans l’évolution, dans la progression. C’est important aussi de se dire certaines choses de manière à continuer d’avancer ensemble. »
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