L’écriture est nette et permet d’entrer de plain-pied dans la pensée, mais aussi l’intimité, de Jacques Bingen. Figure emblématique de la France libre, compagnon de la Libération, l’homme avait parfois, comme tout un chacun, des états d’âme. En décembre 1943, alors que son ami part rejoindre Londres, Jacques Bingen montre d’abord son soutien: «C’est dans l’adversité que se révèlent les vrais caractères. À toi de donner une nouvelle preuve de ta solidité!», écrit-il à celui qu’il appelle affectueusement «son vieux Claude». Mais le 31 janvier 1944, une autre lettre lève un coin de voile sur le moral de Jacques. «J’ai le cafard, une fois de plus, avec un surcroît de découragement. Nos camarades tombent, plus nombreux chaque mois», fait-il remarquer.
Mission clandestine
Quatre-vingts ans après sa mort, l’histoire de la Résistance mais aussi la personnalité du compagnon Jacques Bingen vont pouvoir être étoffées, grâce à ses petits-neveux André de Saint-Sauveur et Philippe Citroën. Ces derniers viennent de verser…