« On peut ouvrir sa gueule, dire stop » au génocide à Gaza : une marche rallie Paris à Bruxelles pour dénoncer l’inaction européenne
Derrière une banderole « Gaza : stop génocide, l’Europe doit agir ! », ils ont pris, dimanche 15 juin, la route pour Bruxelles. À l’initiative de la LDH, de la CGT, de la FSU, de Solidaires, de l’Association belgo-palestinienne (ABP), de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS), et de la Fédération internationale des droits humains (FIDH), marcheuses et marcheurs se sont élancés de la capitale française pour rallier les institutions européennes d’ici le 23 juin.
« Nous voulons faire entendre la voix de la société civile pour rappeler à l’Union européenne ses devoirs », notamment celui de « défendre la démocratie et l’état de droit » et de « faire respecter les décisions des cours internationales », a résumé auprès de l’AFP Nathalie Tehio, présidente de la Ligue des droits de l’Homme. Et le 23 juin c’est justement la date à laquelle doit se tenir un conseil européen des ministres des Affaires étrangères « où la question de la suspension de l’accord avec Israël peut être décidée », souligne la LDH. En mai, la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas avait en effet annoncé un réexamen, dont tous les pays membres ne sont pas partisans, de cet accord d’association.
« Tout est su sur Gaza, tout a été dit, mais rien ne change »
La marche, lancée avant l’attaque d’Israël contre l’Iran vendredi, est également soutenue par des ONG et de nombreuses personnalités. Parmi elles, Corinne Masiero qui était présente au départ ce dimanche. « Ce n’est pas vrai qu’on ne peut rien faire quand on est citoyen, citoyenne lambda comme moi. On peut ouvrir sa gueule, dire non, stop, et (…) dire aussi à l’Europe : ”allez-y, faites respecter le droit” », a déclaré l’actrice à propos de cette action également appuyée par le chanteur Dominique A, les acteur.rice.s Swann Arlaud ou Ariane Ascaride, la militante antiraciste Assa Traoré, l’essayiste et ancien ambassadeur de la Palestine auprès de l’Unesco Elias Sanbar…
« Je soutiens la marche entre Paris et Bruxelles et milite pour la possibilité d’une aide humanitaire à Gaza, un cessez-le-feu immédiat, la fin du blocus et de l’occupation israéliens, la création d’un État palestinien, la fin de l’impunité de Benyamin Netanyahou, son gouvernement génocidaire, ses complices », écrit, entre autres, sur le site de la marche, l’autrice Lorraine de Sagazan.
« Tout est su sur Gaza, tout a été dit, mais rien ne change. Et ce dont nous avons besoin aujourd’hui », c’est que « les États européens passent à l’action », a également commenté dimanche la présidente de MSF France, Isabelle Defourny quand Jean-François Corty, président de Médecins du Monde, a déploré que « la faim, la soif soient instrumentalisées comme une arme de guerre » en « rupture totale avec le droit international humanitaire ».
Plus de 55 000 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza où Israël a rompu unilatéralement le cessez-le-feu en mars et décrété un blocus total sur l’aide humanitaire. Depuis la levée au compte-goutte de celui-ci, des dizaines de Palestiniens sont morts sous les balles israéliennes lors des distributions alimentaires confiées par Israël à la Fondation humanitaire pour Gaza (GFH), une structure montée de toutes pièces.
Après la Villette et Saint-Denis ce dimanche, la « marche pour Gaza » doit faire étape à Creil et Beauvais le 16 juin, à Cateau-Cambrésis le 17, à Cambrai le 18, à Douai le 19, à Lille le 20, à Roubaix le 21, à Gand le 22 avant d’arriver à Bruxelles le 23 juin.
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