Ce que l’on sait des dégâts sur la jetée humanitaire américaine à Gaza
Avis de tempête
Le 25 mai, des vents violents ont agité les côtes de Gaza. Lors cette tempête, quatre plateformes annexes utilisées comme piliers pour stabiliser la jetée flottante américaine se sont détachées de leurs amarres. Deux d’entre elles sont allées s’échouer sur les côtes proches de la jetée, tandis que les deux autres ont dérivé vers le nord jusqu’à la ville israélienne d'Ashkelon.
BREAKING:
— Graham Allen (@GrahamAllen_1) May 25, 2024
The humanitarian pier that Biden made to deliver aid in Gaza has washed away.
If this doesn’t sum Biden up idk what does… pic.twitter.com/f3LAL0xPOY
Après la perte de ces piliers stabilisateurs, la plateforme s’est détachée avant de dériver. Une vidéo partagée sur les réseaux sociaux montre la jetée à la dérive le long des côtes, accompagnée des railleries (en hébreu) des personnes qui filment la vidéo : "Les gars, regardez. On est ici à la mer, regardez ce qui est arrivé au ponton des Américains…. Il s’est déconnecté et il est en train de prendre l’eau, tout va bientôt couler… C’est ce qui arrive quand tu aides l’ennemi", peut-on entendre.
So I got “community noted” for claiming that Biden’s pier in Gaza washed away…
— Graham Allen (@GrahamAllen_1) May 28, 2024
WELL, here it is now, pretty much submerged not doing anything.
This is what your taxpayer money goes to!!!! https://t.co/NoBJ3FC9Ng pic.twitter.com/QNsO91a8CH
Des images satellites prises entre le 25 et 29 mai montrent bien que la plateforme n’est plus à son emplacement initial.
These three satellite images from @Maxar show the temporary Trident pier anchored to the Gaza coastline over the past days. May 26, before the storm. May 28, right after the pier was detached. And May 29, current status. pic.twitter.com/e8Tf752L84
— Christiaan Triebert (@trbrtc) May 29, 2024
Certains internautes ont alors affirmé que l’effondrement de la plateforme avait mis fin à ce projet au budget annoncé de 320 millions de dollars (environ 295 millions d’euros).
Une réinstallation prévue courant juin
Or, rien n’indique que le projet soit abandonné.
Lors d’une conférence de presse le 28 mai, Sabrina Singh, la porte-parole du département américain de la Défense, a affirmé que la plateforme avait été envoyée dans le port de Ashdod, ville de la côte israélienne au nord de la bande de Gaza.
🇺🇸🇮🇱 JUST IN: Gaza’s temporary Pier, set up by the US a month ago, was dragged to Israel’s Ashdod Port for fixing & repairing, after it almost sunk a few days ago, suffering many issues.
— Efrat Fenigson (@efenigson) May 30, 2024
$320m were invested in this pier, 1,000 US soldiers are on this mission.
From my… pic.twitter.com/lfXFoO0r0H
Sur les réseaux sociaux, une vidéo publiée le 30 mai 2024 montre effectivement la plateforme à quai dans le port de Ashdod.
Le 5 juin, un communiqué du département de la Défense assurait finalement que la plateforme serait installée de nouveau à Gaza en fin de semaine.
Les affirmations selon lesquelles le projet de plateforme a été abandonnée se révèlent donc infondées : celles-ci s'appuyaient sur les dégâts subis par la structure, qui a bien été détachée mais a été récupérée. Et le projet est, en l’état, toujours d’actualité.
Un dispositif controversé
Si ce dispositif suscite autant l’attention, c’est qu'il est censé pallier les difficultés d’accès de l'aide humanitaire à la bande de Gaza et qu'il a rencontré des difficultés techniques au cours de sa mise en œuvre.
En mars, des conditions météorologiques difficiles ont retardé l'arrivée des navires transportant les éléments de construction du ponton. La plateforme est devenue opérationnelle le 16 mai, bien après la période de 60 jours annoncée par le Pentagone.
Entre sa mise en place et la tempête, l’ONU a indiqué que la plateforme avait permis d’acheminer 97 camions d’aide humanitaire. Washington annonce l’équivalent de "150 camions par jour" une fois la plateforme rétablie.
Dans un communiqué du 28 mai, près de 20 ONG s’alarmaient de la situation humanitaire à Gaza. "Les annonces de nouveaux points de passages et autres initiatives incluant la nouvelle 'plateforme flottante', ont donné l’illusion d’une amélioration de la situation mais sont majoritairement superficielles", alertaient-elles.
Depuis l’offensive israélienne dans la ville de Rafah le 7 mai 2024, les points d’accès aux aides sont majoritairement bloqués. L’ONU estime qu’avant le début de la guerre, l’équivalent de 500 camions d’aide était acheminé chaque jour aux habitants de la bande de Gaza.
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