Après la vidéo de violences policières à Saint-Denis, François Bayrou évoque les contrôles au faciès et déclenche l’ire de la droite

Invité sur Brut à réagir à une vidéo filmée par un témoin, montrant un policier assenant une violente gifle à un jeune homme noir, auquel il crache ensuite au visage, sous le regard impassible de ses collègues à la Plaine Saint-Denis (93), François Bayrou est resté plus que modéré.

Il a estimé que « s’il y a faute, il faut sanctionner » avant de plaindre les policiers, soulignant leurs conditions de travail difficiles. « Je n’oublie jamais quelle est la situation des policiers chez nous. La manière dont ils sont regardés, traités, agressés, voire parfois assassinés », a compati le premier ministre, qui s’est refusé à « généraliser, pour ne pas participer à la montée des tensions ».

L’IGPN saisie suite à la vidéo

Suite à la publication de cette vidéo, devenue virale, de la scène de violence policière, le maire PS de Saint Denis, Mathieu Hanotin, avait jugé « inacceptable », l’attitude du policier.

« Nos policiers doivent être exemplaires parce qu’ils le doivent aux citoyens, mais également parce que c’est de là qu’ils tirent leurs forces. Si les policiers se mettent à se comporter, dans ce cas particulier, comme des voyous, ils perdent toute autorité pour agir », a taclé l’édile sur X. Dans cette affaire l’IGPN a été saisie et une enquête est ouverte pour violences par personnes dépositaires de l’autorité publique.

Durant son passage dans l’émission de Brut, le chef de l’exécutif a cependant reconnu qu’il y a « plus souvent des contrôles d’identité selon la situation, le quartier, la couleur de la peau ». « Vous parlez des contrôles au faciès ? » l’a repris le journaliste. « Oui, sûrement », a approuvé le locataire de Matignon.

Pour le syndicat Alliance police, qu’importe que cette réalité soit documentée dans un récent rapport du Défenseur des droits et que la Cour européenne des droits de l’homme ait condamné la France pour contrôle d’identité discriminatoire, en juin dernier. « Bayrou insulte l’honneur et le professionnalisme de milliers de policiers », s’est aussitôt insurgé le très à droite syndicat majoritaire sur X.