Le maillot vert complètement déchiré, la peau du dos éraflée, la clavicule fracturée et au moins une côte cassée, Jasper Philipsen a dû quitter la route du Tour de France, lundi 7 juillet, après une chute impressionnante sur un sprint intermédiaire. Vainqueur de la première étape et porteur du maillot jaune à l’issue de celle-ci, il doit faire une croix sur le maillot vert qu’il détenait depuis la veille. Pour ses coéquipiers chez Alpecin-Deceuninck, la mine était déconfite à l’arrivée à Dunkerque, même si Mathieu van der Poel porte toujours le maillot jaune.
Lundi soir, aucun des deux managers de l’équipe, Philip et Christoph Roodhooft, n’a souhaité s’adresser à la presse après la chute de leur sprinteur. Ils sont restés dans le bus, auprès de leurs coureurs, marqués par l’abandon de Jasper Philipsen. "C’est très triste de le perdre sur un sprint intermédiaire. J’ai eu quelques larmes, parce que c’est mon partenaire de chambre, et vous ne souhaitez jamais que quelqu’un abandonne le Tour comme ça", regrettait Jonas Rickaert avant de monter dans le bus.
"Je m'excuse auprès de Philipsen", réagit Bryan Coquard
Le Belge n’avait pas encore eu le temps de revoir les images de la violente chute de son compatriote, provoquée par un déséquilibre de Bryan Coquard (Cofidis) après une lutte épaule contre épaule avec Laurenz Rex (Intermarché-Wanty) pour se placer au sprint. "J’ai l’impression que ma roue avant touche le dérailleur de (Jonathan) Milan ou peut-être que c’est Rex qui me déséquilibre, je n'en sais rien. Ce n’était pas mon intention de créer une chute, je ne voulais pas prendre de risque. J’ai été déséquilibré, j’ai perdu la pédale, la chaussure, je tiens à m’excuser, même si ce n’était pas volontaire, auprès de Philipsen et d’Alpecin. Même si je ne suis pas un mauvais bougre, ce n’est jamais agréable. Je m’attendais à ce que vous soyez tous là...", a répondu Bryan Coquard, ému aux larmes, aux nombreux journalistes présents devant le bus Cofidis.
"Il n’y a pas de colère, c’est tout simplement un accident de travail. Après deux jours de bonheur, c’est un peu de tristesse ce soir. C’est la course, ce sont des choses qui arrivent malheureusement", souligne-t-on du côté du staff d’Alpecin-Deceuninck. "C’est un moment émouvant pour nous, parce que nous sommes venus ici pour lui en partie, explique Kaden Groves, coéquipier de Jasper Philipsen. Nous voulions aller chercher le maillot vert pour lui. Comme nous avons gagné les deux premières étapes, les autres avaient la pression de performer, avec la pression des sponsors, ça rend la course plus agressive, avec des gens qui prennent des risques". L’Australien, vainqueur d’une étape du Giro cette année au sprint, et de trois étapes sur la Vuelta en 2024, sera désormais la pièce maîtresse de l’équipe belge pour ces arrivées groupées.