Taïwan dit avoir détecté 45 aéronefs chinois en 24 heures, un record cette année

Le ministère de la Défense taïwanais dit avoir détecté 45 aéronefs chinois en 24 heures, jeudi 27 février, ce qui représente un chiffre record depuis le début de l'année. Ces aéronefs ont été repérés près de l'île dans un laps de 24 heures, selon le décompte du ministère publié dans un communiqué le même jour. C'est le plus grand nombre d'avions chinois détectés depuis le 11 décembre 2024 selon les chiffres quotidiens du ministère. Le palais présidentiel de Taïwan a condamné "sévèrement" les actions de la Chine, qu'il a qualifié de "provocation flagrante".

La veille, le ministère taïwanais de la Défense avait déjà affirmé que Pékin avait effectué sans préavis des "exercices à tirs réels" dans une zone située à quelque 74 kilomètres au sud de l'île. Taïwan avait alors dénoncé une violation "flagrante" des normes internationales par la Chine et mobilisé en réponse ses forces aériennes, terrestres et navales, tout en appelant la communauté internationale à "continuer d'observer la sécurité du détroit de Taïwan et la région et de condamner conjointement les actions" de la Chine.

Des tensions croissantes dans la région

Le ministère chinois des Affaires étrangères n'a pas voulu réagir mercredi aux déclarations de Taïwan et a déclaré que la Chine avait mis en place une zone d'exercice pour "l'entraînement au tir". Mardi, les garde-côtes taïwanais ont annoncé avoir intercepté un navire à l'équipage chinois après qu'un câble sous-marin de télécommunications a été sectionné au large de l'île, près de l'archipel taïwanais de Penghu. Les autorités de Taipei ont fait part d'inquiétudes croissantes depuis qu'un cargo chinois a été soupçonné d'en avoir sectionné un au nord-est de l'île cette année.

La Chine a multiplié ces dernières années les déploiements d'avions et de navires de guerre autour de cette île, qu'elle considère comme une partie de son territoire. Pékin n'a pas exclu de recourir à la force pour en prendre le contrôle. Washington a maintenu pendant longtemps une "ambiguïté stratégique", maintenant le doute quant à un intervention militaire si Taïwan venait à être attaquée par la Chine.