Souvent, les rapports de la Cour des comptes finissent aux oubliettes, et c’est regrettable. On peut déjà imaginer que celui qu’elle vient de consacrer à la lutte contre l’immigration clandestine subira le même sort. Cette fois, ce serait scandaleux.
Sa lecture suffit à prouver, s’il en était encore besoin, que la récente loi sur la question n’est que de la roupie de sansonnet. Elle ne changera pas grand-chose, alors que le constat dressé par les sages de la Rue Cambon est accablant. Curieusement, ces derniers rendent leurs conclusions après l’adoption de la loi, et pas avant. Ils ne voulaient pas, disent-ils, perturber les débats. Mais à quoi sert cette institution, sinon à éclairer les pouvoirs publics? Et, comme le hasard n’existe pas en politique, pour brouiller encore davantage les cartes, le ministre de l’Intérieur a choisi d’annoncer fièrement hier que le nombre d’immigrés expulsés en 2023 avait augmenté de 30%. Avec tambours et trompettes, le jour même de la publication du brûlot…