Retraites: «On ne se contentera pas de miettes», avertit Marine Tondelier
L’exécutif va-t-il lâcher du lest ? À quelques heures du discours de politique générale de François Bayrou, qu’il prononcera ce mardi à l’Assemblée nationale, les tractations vont bon train entre Bercy et la gauche hors LFI autour du budget 2025. Objectif pour le gouvernement : parvenir à un accord de non-censure avec une partie du Nouveau Front populaire (NFP) grâce à un geste en direction des socialistes, des écologistes et des communistes.
Au centre de ce bras de fer, la réforme des retraites dont la suspension - voire l’abrogation - est un prérequis non négociable pour la gauche. Invitée ce dimanche du « Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Public Sénat », la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier s’est avant toute chose réjoui que son camp « ait remis en débat ce sujet », le report progressif de l’âge légal de départ à 64 ans ayant été adopté de manière « illégitime » au Palais Bourbon. Au terme des rencontres qui se sont enchaînées cette semaine à Bercy entre le gouvernement et les dirigeants des formations politiques, l’élue des Hauts-de-France a reconnu malgré tout les « petits pas » faits par les ministres concernés par le dossier. Des avancées « très largement insuffisantes », mais qui prouvent, d’après elle, que la position « est en train de bouger » au sommet de l’État.
À lire aussi Albert Zennou: «Sur les retraites, François Bayrou va-t-il battre... en retraite ?»
Alors que François Bayrou a fait un point d’étape ce vendredi avec Emmanuel Macron, la chef de file des Écologistes a sérieusement mis en garde le couple exécutif : « On ne se contentera pas de miettes, de microsymboles, qui concernent quelques milliers de personnes. (…) Ils doivent montrer qu’ils ont cédé sur des marqueurs forts. » Assurant que la gauche ne « veut pas » voter la censure contre François Bayrou, Marine Tondelier affirme que sa famille politique n’aura pas la main qui tremble si elle n’obtient pas gain de cause.
Pour autant, la jeune femme assume d’avoir tissé un lien personnel avec le patron de Bercy, Éric Lombard, qui a mené ces échanges avec plusieurs de ses collègues gouvernementaux. « C’est quelqu’un de sincère et de sympathique. Ça ne fait pas tout en politique, mais c’est déjà une bonne base de départ », a-t-elle salué, évoquant aussi son « degré de compréhension et d’adhésion » à ce que la gauche « pouvait raconter ». Avant de prévenir aussitôt son interlocuteur : « Il sera évalué sur les marges de manœuvre qu’il parvient à dégager ou pas. »