Votre livre est sous-titré «Le carnivorisme est un humanisme». Au-delà de nos besoins vitaux, le repas est-il un art de vivre? En quoi la consommation de viande revêt-elle une importance toute spéciale?
Oui, le repas implique un art de vivre dans toutes les sociétés humaines. D’abord parce qu’il est pris en commun, que ce soit au sein du clan, en famille ou entre amis, et qu’il obéit de ce fait à des règles sociales et culturelles bien précises. Ensuite, il constitue un exercice de justice sociale, dans la mesure où il faut distribuer les parts alimentaires qui reviennent à chacun des convives. Enfin, le repas suppose le respect d’un certain nombre de règles concernant à la fois la préparation et les modes de consommation des aliments.
En ce qui concerne la viande, c’est un aliment spécial dont la préparation et la consommation obéissent à des règles particulières. D’abord, cet aliment requiert la mise à mort des animaux. Or, celle-ci suscite des inquiétudes d’ordre moral et métaphysique…