Droits de douane américains : "Plusieurs dizaines de milliers d'emplois" concernés en France, selon le Medef
"Plusieurs dizaines de milliers d'emplois" pourraient être concernés en France par la hausse des droits de douane américains (+20% pour l'Union européenne), indique vendredi 4 avril sur franceinfo Charles Znaty porte-parole du Medef, alors que la tempête fiscale en provenance des États-Unis souffle sur le reste du monde. Les bourses européennes et asiatiques notamment ont dévissé toute la journée de jeudi. "Un Français sur cinq travaille de près ou de loin pour l'exportation. Ça peut nous coûter jusqu'à 1,5 point de PIB", estime le porte-parole de l’organisation patronale. "Ça peut désorganiser de manière très importante de nombreuses chaînes de production" ajoute-t-il.
Les représentants des filières directement affectées par la hausse des tarifs douaniers imposée par Donald Trump ont été reçus jeudi à l’Élysée. Emmanuel Macron a qualifié de "brutale et infondée" la décision du président américain. Pour Charles Znaty, il faut "opposer à ces effets délétères à la fois beaucoup de fermeté et beaucoup de pragmatisme", estimant que "ce que pose sur la table le président Trump est inacceptable. Ça ne peut pas constituer un mode de relation".
"Simplification" européenne
Alors qu'Emmanuel Macron a sonné l’heure de "la riposte" et appelé à suspendre les investissements aux États-Unis, Charles Znaty estime que les entreprises doivent être accompagnées. "Ça passe par moins de fiscalité pour les entreprises, parce qu'il faut leur permettre, par exemple, d'aller chercher des marchés en dehors des États-Unis", dit-il. Selon le porte-parole du Medef, "la compétitivité est désormais la mère de toutes les batailles".
Pour cela, il faut "que les gouvernements européens les accompagnent dans une démarche de simplification de tout ce qui concerne la réglementation pour aller dans le sens de la croissance, pour aller dans le sens de l'emploi, pour aller dans le sens de la décarbonation", explique-t-il. Charles Znaty ne croit pas à une désunion au sein de l’Europe : "Au contraire, nous allons rester fermes sur nos positions, sur nos valeurs et sur ce qui fait tout l'intérêt et toute la force du bloc que constitue l’Union européenne", assure-t-il.