La moitié des travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024 l’ont été à Gaza, affirme l’ONU

181 travailleurs humanitaires ont été tués à Gaza en 2024, a alerté l’ONU ce mardi 19 août, à l’occasion de la Journée mondiale de l’Aide humanitaire. Ce chiffre représente près de la moitié des 383 personnes de cette profession mortes en 2024. Au moins 62 000 personnes sont mortes dans la bande de Gaza, majoritairement des civils depuis le 7 octobre 2023, selon les données du ministère de la Santé du Hamas.

La veille, le Tribunal de Gaza, une assemblée réunissant juristes, intellectuels et personnalités de plusieurs pays, avait réclamé à Istanbul que l’Assemblée générale de l’ONU reçoive d’urgence un mandat pour déployer une force militaire dans la bande de Gaza afin d’y protéger les civils palestiniens.

Une hausse de 31 % de personnes tuées dans le monde par rapport à 2023

L’ONU a déploré d’autres observations alarmantes. Au Soudan, 60 travailleurs humanitaires ont perdu la vie en 2024. De nombreux rapports de l’ONU ont évoqué des risques de famines et de génocide constants, accusant l’armée Forces de soutien rapide d’Hemedti et l’armée régulière de crimes de guerre.

Globalement, le chiffre de 383 travailleurs humanitaires tués représente une hausse de 31 % par rapport à celui de 2023 – qui constituait déjà un triste record -, expliquent les Nations Unies. De plus, au total 308 personnes de ce secteur ont été blessées, 125 kidnappés et 45 détenus en 2024.

« Même une seule attaque contre un collègue humanitaire est une attaque contre nous tous et contre ceux que nous servons », a déclaré le secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires Tom Fletcher. « Des attaques de cette ampleur, avec zéro sanction, sont l’expression honteuse de l’inaction et de l’apathie internationales ».

« En tant que communauté humanitaire, nous demandons – à nouveau – que ceux ayant du pouvoir et de l’influence agissent pour l’humanité, protègent les civils et les travailleurs humanitaires et traduisent en justice les auteurs » des violences contre eux, a ajouté celui qui est aussi Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU. « Les violences contre les travailleurs humanitaires ne sont pas inévitables. Elles doivent cesser », a-t-il martelé.

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