Mayotte dans l’attente de la tempête Dikeledi : un phénomène "sérieux, dangereux", estime un météorologue
Au cours des prochaines heures, la tempête Dikeledi va s'intensifier progressivement, pointe Météo France dimanche 12 janvier au matin. Moins d'un mois après le passage du cyclone Chido, le phénomène reste "dangereux", confirme Gaël Musquet, météorologue, spécialiste de la prévention des catastrophes naturelles.
franceinfo : Est-ce surtout la pluie plutôt que le vent qu'il faut craindre aujourd'hui ?
Gaël Musquet : On a eu aussi des pluies pendant Chido, même si l'effet dévastateur a été bien plus important et constaté sur les effets du vent. On est avec Dikeledi sur un phénomène qui est classifié 1 sur une échelle de 1 à 5, avec Chido, on était à une valeur de 4. Donc on a effectivement un phénomène qui est moins important en termes d'intensité des vents mais on a, sur ce territoire, des terrains qui sont déboisés, dégradés, qui ont malheureusement des caractéristiques pentues donc le risque avec cette pluie, c'est le ruissellement, ce sont les glissements de terrain. D'où l'importance effectivement que les populations dans les habitats précaires se mettent à l'abri. Ça reste un phénomène sérieux, dangereux, avec des phénomènes de marées qu'il va falloir surveiller : la houle avec le vent et la conjonction des inondations liées au ruissellement des eaux fait qu'évidemment les zones en bord de mer et de ravines, cumulent des risques à la fois d'inondation et de submersion.
Quelle est la trajectoire de la tempête ?
Dikeledi se dirige au sud de Mayotte. C'est aussi la différence avec Chido qui avait impacté le nord et le centre de Mayotte. Là, on est vraiment sur un phénomène qui va passer au Sud. L'idéal, c'est que ce cyclone passe plus au sud de Mayotte, ça reste à confirmer. Plus il sera au sud, moins on aura de pluies sur Mayotte.
On est au cœur de la saison cyclonique dans l'océan Indien. Est ce que c'est un phénomène qu'on peut voir se reproduire dans les prochaines semaines, les prochains mois ?
Tout à fait. La saison des pluies s'étend du mois de novembre au mois d'avril et on est sur un océan qui est extrêmement chaud, qui a battu des records de température. C'est celui qui se réchauffe le plus vite. On a donc toutes les conditions pour que cette saison des pluies puisse voir naître des phénomènes majeurs. Ce qu'il faut avoir en tête, c'est qu'effectivement, on est encore au début et on a des exemples de phénomènes qui ont duré longtemps. Ça a été le cas de Freddy qui a battu tous les records. C'est un cyclone qui a duré un mois et demi dans le canal du Mozambique. On doit rester extrêmement vigilant d'ici au mois d'avril dans cette zone de l'océan Indien.