Mort de Badinter : la gauche rend un hommage unanime au «combattant infatigable des libertés publiques»
Rares sont les occasions d’une telle unanimité dans une gauche française profondément divisée. Robert Badinter, qui fut ministre de la Justice de François Mitterrand, puis sénateur socialiste pendant plus de 15 ans, aura réussi cette prouesse le jour de sa mort, ce vendredi. La preuve, à n’en point douter, qu’il a été le «grand homme» décrit par les figures politiques de la gauche dans la foulée de son décès.
Le leader de la gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon s’est remémoré dans un tweet les années qu’il a partagé avec lui au Sénat. «J’ai tellement admiré Robert Badinter», a-t-il déclaré sur X (ex-Twitter) vendredi matin. «Je n’ai jamais croisé un être de cette nature. Il était tout simplement lumineux», s’est ému le patron de La France insoumise. Sans omettre les «désaccords» qu’ont pu avoir ses deux anciennes figures du Parti socialiste (PS), issues de courants opposés, le tribun insoumis a salué «un orateur qui faisait vivre ses mots comme des poésies». «Il raisonnait en parlant et sa force de conviction était alors sans pareille», a ajouté Jean-Luc Mélenchon.
«Nous lui devons tant»
Les autres chefs de partis de gauche ont regretté «l’artisan de l’abolition de la peine de mort en France». À l’instar de l’écologiste Marine Tondelier qui a salué «un homme libre et un esprit tenace qui manquera à notre pays», voyant en Robert Badinter «un grand penseur des libertés» et un «Européen convaincu». Le premier secrétaire du PS, la famille politique du mitterrandiste, a estimé pour sa part que Robert Badinter était «plus que l’abolitionniste qui mit fin à la peine de mort». «Il incarnait l’idée même de justice. Sa droiture morale et sa détermination donnaient toute sa force à l’idéal humaniste», a écrit sur X Olivier Faure, confiant que l’avocat a été «la cause de (son) engagement».
Le communiste Fabien Roussel voit en Robert Badinter un «roc insubmersible au service de la défense des valeurs de notre République». Rappelant lui aussi son «combat» contre la peine capitale, l’élu du Nord a déclaré que «notre pays perd un de ses grands hommes». La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, a publié un long communiqué où elle salue «la mémoire de ce combattant infatigable des libertés publiques, de toutes les libertés et des droits humains». «Nous lui devons tant», a-t-elle salué, avant d’annoncer que la ville «rendra hommage à cette grande conscience», sans apporter à ce stade plus de précisions.