En l'état, Emmanuel Macron opposera "un non très ferme" à l'accord commercial UE-Mercosur, assure la ministre de l'Agriculture

La position de la France évolue sur l'accord commercial en cours de finalisation entre l'UE et les pays du Mercosur. Lors d'une rencontre avec une délégation d'agriculteurs, organisée en marge d'un déplacement du président de la République, à Toulouse (Haute-Garonne), mercredi 12 novembre, Emmanuel Macron leur a assuré, que l'accord "tel qu'il existe aujourd'hui, recueillera un non très ferme de la France", a rapporté la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard.

En l'absence de clause de sauvegarde, de "mesures miroirs" ou encore de "contrôles aux frontières", "la France ne peut pas valider à ce stade le projet d'accord avec les pays du Mercosur parce que ce projet d'accord ne protège pas les intérêts de nos agriculteurs", a déclaré la ministre, rapportant devant la presse les propos du chef de l'Etat lors de l'entrevue, à laquelle elle a également participé.

Le président "plutôt positif", mais "vigilant"

Interrogé jeudi sur la possibilité d'accepter cet accord, très critiqué en France, Emmanuel Macron avait assuré qu'il était "plutôt positif". "Mais je reste vigilant parce que je défends aussi les intérêts de la France", avait déclaré le président de la République, qui s'exprimait en marge du sommet des chefs d'Etats qui précède la COP30 à Belém, au Brésil.

En février, s'exprimant au Salon de l'agriculture, Emmanuel Macron avait dénoncé "un mauvais texte", avant d'estimer, en octobre, que l'accord évoluait "dans le bon sens", complété par des mesures "protectrices".

Destiné à libéraliser les échanges entre l'Union européenne et des pays d'Amérique latine, dont les deux géants Brésil et Argentine, le traité du Mercosur a été signé fin 2024. Adopté le 3 septembre 2025 par la Commission européenne, le texte doit encore être approuvé par les 27 pays membres avant d'entrer en application.