Biodiversité, exode urbain… ce que le Covid a changé il y a cinq dans notre rapport à la nature

Il y a cinq ans, la pandémie a accéléré le désir des citadins de vivre à la campagne. Même si l’« exode urbain » annoncé n’a pas eu lieu, la crise a renforcé ces tendances, notamment l’attractivité résidentielle, vers des zones restant proches des métropoles, atteste une étude sur les mobilités résidentielles de la Plateforme d’observation des projets et stratégies urbaines (Popsu) de février 2023.

La pandémie de Covid-19 a aussi eu des effets inattendus. Les habitants confinés ont vu les animaux se réapproprier les espaces urbains. Les renardeaux du Père-Lachaise, les sangliers dans Barcelone et autres canards sur le périph ont émerveillé les observateurs et fait le tour des réseaux sociaux. Des espèces d’ordinaire peu visibles en ville, hormis par les noctambules attentifs. Une irruption de la nature dans l’espace public, venue rappeler aux humains qu’ils ne sont pas seuls sur terre.

« Le contact avec la nature est essentiel »

Une association entre nature et qualité de vie s’est fait jour dans le rapport aux espaces naturels. Une étude de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAe) en Aquitaine a montré une hausse de la fréquentation de la forêt pendant la pandémie, considérée comme « valeur refuge », et jugée bien moins risquée que la plupart des autres environnements, en particulier les rues piétonnes (96 %).

Les effets bénéfiques de la nature sont documentés par de multiples études. L’Office français de la biodiversité (OFB) le rappelle : « Le contact avec la nature est essentiel pour le corps et l’esprit. Il renforce les défenses immunitaires, contribue au bon fonctionnement de l’organisme et diminue le stress. »

D’autant que la protection de la biodiversité s’avère vitale. Les zoonoses, ces maladies dont le pathogène peut se transmettre de l’animal aux humains, représentent 60 % des maladies infectieuses actuelles chez l’humain selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).

Si toutes ne sont pas aussi graves que le Covid ou Ebola, le risque de nouvelles pandémies demeure : la destruction de la biodiversité et la fragmentation des habitats des espèces sauvages augmentent leurs contacts avec les espèces domestiques et les potentielles transmissions. Et comme le résume l’OFB, « par leurs activités, les humains détruisent la biodiversité et se privent de ses bienfaits. Ils mettent ainsi en danger leur propre santé. Car la diversité du vivant et le bien-être humain sont liés de multiples façons. » Reste encore à prendre l’avertissement au sérieux.

La Terre de nos batailles

La justice climatique, c’est notre bataille. Celle qui relie luttes environnementales et sociales pour contrer un système capitaliste faisant ventre de tout. Du vivant, de la planète, de notre humanité.

Il n’y a pas de fatalité.

  • Nous démasquons les manipulations des lobbies.
  • Nous battons en brèche les dénis climatiques mortifères.
  • Nous mettons en valeur les initiatives visant à réduire les inégalités environnementales et les fractures sociales.

Soutenez-nous.
Je veux en savoir plus