Marie-Antoinette, de Charles-Éloi Vial: la reine mystérieuse

«EncoreMarie-Antoinette, toujours Marie-Antoinette», avait déjà averti Sainte-Beuve. Plus de deux siècles après sa mort tragique, la dernière reine de l’Ancien Régime en a vu de toutes les couleurs. Elle fut tour à tour «l’Autrichienne», la souveraine dépensière et hypocrite, la bergère de Trianon, jouant pendant que le peuple meurt de faim (la sympathique Mme de Staël contribua à répandre ce mot apocryphe: «S’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche»), puis, en 1793, elle devint la «veuve Capet» que l’ignoble Hébert accabla de tous les maux, l’accusant même d’inceste avec le dauphin.

Sous la Restauration, dans cette France des larmes qui avait de quoi s’accabler de la folie passée, elle se métamorphosa en «reine martyre», la «chevalière de la Mort», comme l’appellera plus tard Léon Bloy, admiratif, servant à une légende pleurarde qui finit par agacer même les esprits les mieux disposés à son égard.

L’école républicaine des Lavisse et autres hussards noirs, qu’on est bien forcé…

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