Budget 2026 : vers une année blanche qui ferait payer les foyers modestes et les retraités ?

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En haut de la pile des perdants, si le gouvernement opte pour une année blanche, c'est-à-dire le gel de nombreuses dépenses publiques en 2026, se trouvent les retraités. Selon une étude, en ne revalorisant pas leurs pensions, ceux-ci perdraient en moyenne 350 euros par an. Inacceptable pour Olivier Cansier, ancien employé de restauration qui touche 1 600 euros par mois. "Au bout de 44 ans de carrière, qui est une carrière longue et pénible dans un métier difficile, on nous dit à l'arrivée : vous allez moins gagner, moins toucher. C'est toujours embêtant, on va dire. Et c'est surtout un pouvoir d'achat qu'on va perdre", estime Olivier.

L'année blanche pourrait aussi prévoir le gel de certaines prestations sociales, comme les allocations familiales ou les aides au logement. Selon l'Observatoire des Conjonctures économiques, pour un couple dont l'un des deux est salarié et qui bénéfice de ces aides, le manque à gagner serait de 105 euros par an en moyenne. Amélia Krieger, salariée, vient de trouver un emploi près de Strasbourg. Elle perçoit encore une partie du RSA et de la prime d'activité. "Si on touche à l'argent des gens qui ont besoin de prestations, ce sont les personnes qui ont le plus besoin de cet argent, de cette aide. Donc pourquoi geler ceux qui en ont besoin ?", interroge-t-elle.

Les arbitrages dévoilés le 15 juillet

Si l'on ajoute le gel, cette fois, du barème de l'impôt sur le revenu, les économies réalisées en année blanche pour le prochain budget représenteraient 6,2 milliards d'euros au total. Mais cela peut aussi avoir des effets néfastes pour l'économie. "Si vous faites l'année blanche et que vous réalisez 6 milliards d'euros d'économies budgétaires, cela veut dire 6 milliards d'euros en moins pour les ménages. Ça signifie plus d'impôts et, globalement, moins de prestations sociales, moins de revenus, donc moins de consommation infinie", explique Pierre Madec, économiste à l'OFCE.

Sérieusement envisagée par le gouvernement, cette piste est déjà très critiquée à l'Assemblée nationale, du Rassemblement national aux Républicains, en passant par La France insoumise. François Bayrou dévoilera ses arbitrages le 15 juillet prochain.

Parmi nos sources :

Une étude réalisée par l’OFCE (Observatoire Français des Conjonctures Économiques - le centre de recherche en économie de Sciences Po)

Liste non exhaustive.