Ces personnages clés pour le régime iranien abattus lors des frappes israéliennes

De nouvelles victimes sont à dénombrer du côté du haut commandement iranien, suite aux frappes de l'État hébreu, dimanche 15 juin dans la soirée. Le chef du renseignement des gardiens de la révolution a été à son tour tué dans ces frappes. Le Premier ministre israélien l’a d’abord annoncé dimanche soir sur la chaîne américaine Fox News. Une information confirmée dans les heures qui ont suivi par Téhéran. Mohammad Kazemi a été tué avec deux autres généraux du renseignement, précise dans un communiqué l’armée idéologique de la République islamique d’Iran.

La liste des hommes visés par Israël s’allonge donc, après la mort de hauts gradés au sein du commandement militaire : le chef d’État major iranien, le général Mohammed Bagheri, le chef des gardiens de la révolution, le général Hossein Salami et le commandant de la force aérospatiale des Gardiens. Ce dernier tenait une réunion avec ses troupes dans son quartier général souterrain, lorsqu’il a été visé par les frappes israéliennes. Et cette liste n’est pas exhaustive.

Des hauts gradés vite remplacés

Dès vendredi soir, l'ayatollah Khamenei, sur le réseau social X, a annoncé qu'ils étaient remplacés. Abdolrahim Mousavi, jusque-là commandant général de l’armée, remplace Mohammed Bagheri à la tête de l'armée, du Corps des gardiens de la révolution mais aussi du programme balistique de l’Iran. Et Mohammad Pakpour, qui supervisait notamment la sécurité intérieure du pays, devient le nouveau chef des gardiens de la révolution. Il n’a d’ailleurs pas tardé à livrer ses premières déclarations, jurant d'ouvrir "les portes de l'enfer" à Israël.

L’ayatollah Khamenei, est-il le prochain sur la liste ? Le Guide suprême "n'est pas intouchable" déclarait samedi un haut responsable israélien dans les colonnes du Wall Street Journal. Selon plusieurs responsables américains cités par des médias, dont l’Agence France Presse, Israël a eu une fenêtre d’opportunité pour cibler Khamenei, mais le président Donald Trump s’y serait opposé. Interrogé sur le sujet dimanche soir sur Fox News, Benyamin Nétanyahu a botté en touche. "Il y a tellement de faux rapports sur des conversations qui n’ont jamais eu lieu, dit-il. Mais je peux vous dire que nous faisons ce que nous devons faire, nous ferons ce que nous devons faire. Les États-Unis savent ce qui est bon pour eux, et je ne vais pas m’étendre sur le sujet."

Le régime iranien est-il affaibli ?

La riposte militaire iranienne, avec ses salves de missiles envoyées vers Israël, montre que le commandement n’est pas désorganisé. Les hommes ont été remplacés. Ils ont toutefois désormais une cible dans le dos. Israël a montré sa capacité à frapper le cœur du régime, c'est un facteur de déstabilisation.

Le régime iranien peut-il être renversé ? C'est le peuple qui a dans ses mains l’avenir de son pays. Le président Massoud Pezeshkian vient justement d'appeler les Iraniens à mettre de côté les différends, on pense notamment au mouvement Femmes Vie Liberté. Il leur demande de "faire front avec force contre cette agression criminelle génocidaire". Face aux pertes civiles, l’opinion pourrait, au moins temporairement, se ranger derrière les dirigeants actuels du pays. C'est en tout cas le pari que fait le président iranien.