"Il va mener tout le monde à la faillite" : à Atlanta, les Américains sceptiques à la volte-face de Donald Trump sur les taxes douanières

"Il faut être flexible" : Donald Trump s'est justifié sur sa volte-face inattendue sur les droits de douanes. Après avoir déclenché une guerre commerciale mondiale et ébranlé les marchés, le président américain a annoncé mercredi 9 avril à Washington une suspension pendant 90 jours des taxes à l'importation contre des dizaines de pays et partenaires, notamment contre l'Union européenne.

Mais pas la Chine, qui voit porter "immédiatement" à 125% la taxe frappant les importations chinoises vers les Etats-Unis.

De quoi faire réagir des joggeurs et des promeneurs de chien en file indienne qui défilent dans un parc d'Atlanta, ville démocrate et capitale de l’État de Géorgie. Au milieu de cette foule, il y a Brad, qui est mi-soulagé, mi-atterré par la volte-face de Donald Trump. "Je ne suis pas surpris, mais ça alimente le psychodrame et l'incertitude, explique l'Américain. C'est sa façon de tout manipuler. C'est un joueur, un parieur... C'est pour ça qu'il a fait faillite plusieurs fois. Il va mener tout le monde à la faillite." 

"Une stratégie pas très bien pensée"

Alors pourquoi ce changement de pied sur les autres pays ? Le secrétaire américain au Trésor a rejeté, mercredi, tout lien entre la pause annoncée par Donald Trump et les secousses sur les marchés financiers. "C'était sa stratégie depuis le début", a déclaré Scott Bensent à propos du chef de la Maison blanche.

Mais sur le banc d’à côté Craig n’en croit pas un mot : "Ça ne semble pas être une stratégie très bien pensée. C'est peut-être simplement que les cours de la Bourse plongent et que ça le rend nerveux. Mais ça, il ne le dira jamais." Même incrédulité pour Wesley, élève-avocate : "Je pense qu'il a contrarié des gens qui sont censés être dans son camp. Des gens très riches, mais c'est une bonne chose. Ce qui m'inquiète, c'est que la pause soit temporaire, mais au moins, c'est déjà ça."

Pour Wesley, Donald Trump est un défenseur des taxes douanières depuis vingt ans, "peut-être qu’il a voulu tester  avant de reculer".