Ils veulent lancer l’alerte. Huit anciens ministres de la Santé, toutes tendances politiques confondues, à l’instar de Roselyne Bachelot, Agnès Buzyn, ou Olivier Véran, ont ce jeudi publié une tribune dans Le Monde pour prévenir sur les risques d’une suppression ou d’une réduction de l’Aide médicale d’État. «Sans permettre de réduire l'immigration illégale, remettre en cause l'AME aurait des conséquences sanitaires, humaines, sociales et économiques inacceptables», indiquent-ils alors que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau entend transformer ce dispositif en «aide médical d’urgence», limitant la palette de soins gratuits pour les étrangers en situation irrégulière.
Une proposition qui fait polémique à gauche et dans le camp présidentiel. Selon les anciens ministres, toute modification de l’AME «obligerait en effet les bénéficiaires à consulter plus tard, avec un état de santé dégradé, et donc nécessitant des soins plus lourds». Et de prévenir : «Cette bascule de la prise en charge constitue un piège pour nos hôpitaux et nos finances publiques (...) c'est désinvestir le champ de la prévention, qu'il s'agisse notamment de la vaccination ou des dépistages.»