Affaires Sansal et Daoud: le « Choix Goncourt » de l’Algérie annulé
Depuis des années, l’Académie Goncourt a créé ce qu’elle appelle des « Choix Goncourt » internationaux, si bien que le prestigieux prix littéraire est décerné dans le monde entier auprès de 40 pays, de la Pologne à l’Arménie en passant par le Cameroun, la Chine, le Vietnam, et même un Goncourt de l’Orient qui réunit plusieurs contrées autour du Liban. D’autres pays vont suivre. Le principe est simple, il est calqué sur celui du Goncourt des lycéens : généralement sous l’égide des instituts français ou des alliances françaises, la première sélection du Goncourt est jugée par des étudiants des villes principales du pays.
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Depuis sept ans, l’Algérie fait partie des « Choix Goncourt ». Créé à l’initiative de l’Institut français d’Algérie, toujours avec l’Académie Goncourt, il rassemble une centaine de jeunes lecteurs algériens, pour la plupart étudiants ou lycéens. Le nombre de villes participantes à l’évènement n’a cessé de croître avec dix villes représentées cette année (Annaba, Alger, Batna, Béjaïa, Constantine, Oran, Tiaret, Mascara, Saïda et Tlemcen) pour un prix qui suscite beaucoup d’intérêt au sein du paysage littéraire et universitaire algérien. Le vote est mené en coordination avec les médiathèques des cinq antennes de l’Institut français d’Algérie.
L’an passé c’est Jean-Baptiste Andrea qui avait été couronné, succédant à David Diop (2018), Natacha Appanah (2019), Djaïli Amadou Amal (2020), Clara Dupont-Monod (2021), Nathan Devers(2022).
Pour la petite histoire, Neige Sinno a remporté 22 « Choix Goncourt » avec son récit Triste tigre (P.O.L), également Goncourt des lycéens et Prix Femina.
Le lauréat du Choix Goncourt Algérie 2025 aurait dû être désigné en juillet 2025, mais suite à l’emprisonnement de Boualem Sansal et à l’interdiction de Houris, le roman de Kamel Daoud, en Algérie, l’Académie Goncourt réuni ce mardi 3 décembre a décidé de suspendre cette 7ème édition du Choix Goncourt Algérie. Le jury n’a pu admettre que l’auteur de 2084 La fin du monde soit incarcéré arbitrairement pour ses écrits.
Il y a déjà eu un précédent, en 2021. Le ministère de l’Education nationale tunisien avait voulu retirer de la sélection le roman de Christine Angot, Le Voyage dans l’Est (Flammarion). Le jury du prestigieux littéraire en avait décidé autrement et avait annulé la 5ème édition du «Choix Goncourt» de Tunisie.