Météo : retour prévu de la pluie dans le Nord de la France après plusieurs semaines de sécheresse
La pluie doit revenir dans le nord de la France ce week-end après plusieurs semaines de temps sec, prévoit La Chaîne Météo * dans un bulletin publié ce mardi 20 mai. Le temps devrait être «nuageux et humide» au nord de la Loire. «Une perturbation britannique pourrait gagner» les régions au-dessus de ce territoire «avec des pluies et à l’avant de cette dégradation», même si «le temps pourrait rester sec».
Une bonne nouvelle pour cette partie de l’Hexagone alors que le nord a été placé en «vigilance sécheresse» lundi en raison d'une «forte tension» sur la ressource en eau, due à un déficit record de pluie depuis trois mois et des températures élevées depuis février, justifiait hier la préfecture.
«Sécheresse proche des plus fortes valeurs historiques»
«Afin d'anticiper toute dégradation supplémentaire de la ressource en eau, tous les usagers sont appelés à diminuer leurs consommations d'eau potable ainsi que leurs prélèvements dans le milieu naturel pour ne pas porter atteinte à la ressource», détaillait un communiqué préfectoral. Malgré une recharge exceptionnelle des nappes à l'hiver 2023 et en 2024, le déficit pluviométrique et les températures élevées constatés depuis février 2025 exercent une forte tension sur la ressource en eau.»
Dans la région, «la pluviométrie a présenté un déficit record de 63% du 1er février au 5 mai 2025, ce qui a ralenti la recharge des nappes en fin de période hivernale». Le phénomène «entraîne actuellement une sécheresse des sols proche des plus fortes valeurs historiques, renforcée par des épisodes de vent récurrents». «Les réseaux d'eau potable du département sont interconnectés, tout comme certains cours d'eau. Il existe ainsi de nombreux transferts d'eau à travers l'ensemble du département et il est nécessaire que soit mise en place une solidarité entre les usagers de l'eau», toujours selon la préfecture du Nord.
Une situation qui inquiète particulièrement les agriculteurs, dont les semis de printemps n'ont pas encore germé à cause de ce temps exceptionnellement sec.
Quelles différences par rapport à la sécheresse de 1976 ?
La situation est cependant différente par rapport à 1976, année référence en matière de climatologie, révèle La Chaîne Météo dans un article consacré à la sécheresse dans le Nord. Comme en 1976, cette année est marquée par «une récurrence d’anticyclones de blocage installés entre les îles Britanniques et la mer du Nord, engendrant des flux de nord-est véhiculant de l’air continental très sec avec un ensoleillement particulièrement généreux». De la même façon, «les villes des Hauts-de-France caracolent en tête des villes les plus ensoleillées en ce printemps 2025. Dans un tel contexte météorologique, les précipitations sont rares sur l’extrême nord de la France».
Toutefois, la sécheresse de 1976 avait commencé «beaucoup plus précocement que cette année». Le déficit pluviométrique avait effectivement été important dès décembre, contre février cette année. De même, «la recharge hydrologique a été plus beaucoup plus fournie pendant l’automne et l’hiver derniers». «Après une année 2024 très arrosée et un hiver 2023-2024 record sur certaines zones du Nord-Pas-de-Calais, les nappes phréatiques restent excédentaires, ce qui permet d’avoir des réserves suffisantes pour l’irrigation et l’alimentation en eau potable et industrielle», précise La Chaîne Météo. Enfin, la sécheresse de 2025 est circonscrite essentiellement aux régions situées au nord de la Seine, depuis les Hauts-de-France jusqu’au Grand Est. Il y a cinquante ans, la Bretagne, les Pays de la Loire et le Cotentin étaient également concernés.
Ainsi, si la sécheresse de surface actuelle est presque aussi marquée qu’en 1976, «les nappes phréatiques et le niveau des cours d’eau restent plus élevés, ce qui constitue une différence importante concernant les réserves en eau».
Au Royaume-Uni, le printemps «le plus sec depuis plus d’un siècle»
Au Royaume-Uni, la situation est préoccupante. Selon l’agence de météorologie Met office, il est tombé 80,6 millimètres de pluie au Royaume-Uni depuis le début du printemps en mars, bien moins que le plus bas niveau historique de la saison qui remonte à 1852 avec 100,7 mm. Il s’agit «jusqu’à présent (du) printemps le plus sec depuis plus d’un siècle», a indiqué l’agence à l’AFP, tout en précisant qu’il fallait encore attendre la fin mai pour confirmer ce record.
Dans ce pays connu pour son climat océanique, l’absence de pluie et un ensoleillement record touchent notamment l’Écosse et le nord de l’Angleterre, où les niveaux des réservoirs d’eau «sont particulièrement, voire exceptionnellement bas», selon l’Agence de l’Environnement.
Cette dernière a convoqué une réunion de son groupe de travail sécheresse il y a deux semaines et a exhorté les compagnies d’eau à «faire davantage pour préserver les réserves» britanniques. Le souvenir de l’été 2022, qui a vu le Royaume-Uni dépasser les 40 degrés pour la première fois, est dans toutes les têtes.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.