Le temps est écoulé. Les Etats-Unis sont entrés, mercredi 1er octobre, en situation de "shutdown", avec l'expiration officielle à minuit (6 heures à Paris) du budget du gouvernement, signifiant la mise à l'arrêt d'une partie de l'administration fédérale. Plusieurs centaines de milliers de fonctionnaires vont être mis au chômage technique et de fortes perturbations sont attendues pour les usagers des services publics dans l'attente d'une résolution à l'impasse actuelle au Congrès entre les républicains de Donald Trump et l'opposition démocrate.
Le Bureau budgétaire du Congrès estime que quelque 750 000 fonctionnaires seront quotidiennement mis au chômage technique, avec une solde différée. Le trafic aérien pourrait être affecté tandis que le versement de nombreuses aides sociales devrait être fortement perturbé. Selon les calculs des analystes de la compagnie d'assurance Nationwide, chaque semaine de "shutdown" pourrait réduire la croissance annuelle du PIB américain de 0,2 point de pourcentage.
Donald Trump évoque des conséquences "irréversibles"
Chaque camp se rejette la faute de l'échec des négociations. Les démocrates "veulent tout fermer, nous ne le voulons pas", a ainsi assuré le président Donald Trump depuis le Bureau ovale. Il a aussi fait monter la pression en assurant que la situation pourrait avoir des conséquences "irréversibles" si les démocrates ne finissaient pas par accepter le budget voulu par les républicains.
"Nous pouvons, durant le 'shutdown', faire des choses qui sont irréversibles, qui seront mauvaises pour eux. Comme licencier de nombreuses personnes", a ajouté le président américain, menaçant d'intensifier les opérations de limogeage de milliers de fonctionnaires fédéraux, déjà entamées avec la commission Doge de son ex-allié Elon Musk.
Le dernier "shutdown", de fin décembre 2018 à fin janvier 2019, durant le premier mandat de Donald Trump, avait duré 35 jours, un record. Au vu du caractère très impopulaire d'une telle situation, démocrates comme républicains tentent traditionnellement d'éviter cette paralysie fédérale, parfois au dernier moment. Mais en cas d'échec, chacun tente d'en rejeter la responsabilité sur le camp adverse.