« Certains n’ont pas digéré la décolonisation » : comment les agendas politiques de la droite et l’extrême droite alimentent une escalade entre la France et l’Algérie
Bruno Retailleau n’est pas ministre des Affaires étrangères. Pourtant, c’est bien le locataire de Beauvau qui, médiatiquement, porte la voix gouvernementale pour réagir aux tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie. Le ministre de l’Intérieur, engagé dans un bras de fer avec le pouvoir algérien depuis le début de l’année, s’est même affiché, le 23 janvier, en une de l’hebdomadaire l’Express avec cette citation en titre : « Rien ne donne à l’Algérie le droit d’offenser la France ».
Commentant chaque conflit récent entre les deux pays – reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental par Emmanuel Macron, détention arbitraire de Boualem Sansal, mise en rétention d’« influenceurs » algériens appelant à la violence… –, Bruno Retailleau dresse le menton : « Puisque la manière douce n’a pas suffi, il me semble que nous devons à présent examiner l’ensemble des moyens à notre disposition. »
Dans le même temps, Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, s’étale peu et assure travailler directement pour un réchauffement des relations diplomatiques. Alors, quel est l’objectif des sorties de Bruno Retailleau ? Mettre