Tour de France femmes 2025 : Pauline Ferrand-Prévôt, des débuts rêvés avant la montagne
"Je me sens bien". Les jours se suivent et se ressemblent pour Pauline Ferrand-Prévôt sur le Tour de France femmes. Figurant parmi les sept coureuses qui se sont joué la gagne à Guéret, mercredi 30 juillet, la Française a une nouvelle fois montré qu'elle était au niveau des meilleures. Après la cinquième étape, "PFP" est deuxième du classement général à 18 secondes de Kim Le Court. Véritable force tranquille, elle ferait presque oublier qu'elle ne retrouve le peloton que cette année après six années sans se consacrer à sa carrière sur route.
La championne olympique de Paris 2024 en VTT cross-country n'a pas joué la moindre fausse note depuis le Grand Départ de Bretagne. Son premier jour de course sur le Tour a failli se conclure avec une victoire de légende à Plumelec, mais la Rémoise l'a joué collectif en offrant le bouquet à sa coéquipière Marianne Vos. Comme s'il ne fallait pas trop montrer sa force à toute la concurrence. Elle-même s'est montrée très mesurée sur ses performances. "Je suis très contente de mes jambes", s'est-elle contentée de dire ce jour-là alors qu'elle avait fait le trou sans vraiment le faire exprès.
L'heure de la montagne a sonné
"Je suis contente de pouvoir terminer dans ce groupe des leaders, de continuer mon petit bonhomme de chemin", a-t-elle ajouté mercredi à Guéret, presque dans l'euphémisme. Au micro de France Télévisions, le matin, elle annonçait qu'elle travaillerait pour Marianne Vos, alors porteuse du maillot jaune. A la fin, c'est elle qui a brillé, en prenant quatre secondes de bonifications dans le Maupuy, puis en ferraillant avec Demi Vollering, Kim Le Court, Katarzyna Niewiadoma et le reste du gratin du peloton au sprint (5e de l'étape).
Dans le peloton, personne n'est dupe. La veille de l'arrivée, son affûtage a fait grandement parler. "Je ne l'ai jamais vu avec les joues aussi creusées", remarquaient en même temps un attaché de presse d'une équipe ambitieuse et un journaliste ce jour-là. "Je suis plus légère qu'aux classiques. Quand j'ai un but, j'aime avoir le poids idéal au moment où il faut. Je n'aime pas être trop maigre pour rien. Ce n'est pas sain", avait-elle expliqué trois jours plus tôt en conférence de presse.
Le but, justement, c'est d'être performante en haute montagne. Là, réside encore une inconnue. Sur son seul test de la saison, peu représentatif car effectué en janvier, Pauline Ferrand-Prévôt avait concédé plus de deux minutes dans l'ascension de Jebel Hafeet sur le Tour des Emirats arabes unis. Elle devait ensuite se montrer sur la Vuelta mais avait abandonné à cause d'une cheville récalcitrante et d'une forme insuffisante. "PFP" a alors pris du repos et entamé un gros bloc de préparation en altitude, dont un passage à Tignes.
Dans ce Tour de France femmes qui propose une ration double de montagne, avec quatre étapes au lieu de deux l'an dernier, elle aura droit à un premier test dès jeudi entre Clermont et Ambert. Puis viendront les Alpes, le vrai juge de paix de cette édition. "PFP" a déjà prévenu que si elle ne l'emportait pas cette année, ce ne serait "pas la fin du monde" puisqu'elle se donne trois ans pour y arriver. Mais à la lumière de ces cinq premiers jours de course, il n'y a aucune raison de l'écarter de la course au titre.