Bombardements russes sur les villes ukrainiennes : ce que nous enseigne le Blitz sur l’Angleterre

Le calme règne sur la ville endormie. Quand soudain, le cri plaintif des sirènes d’alarme déchire le silence de la nuit. La menace est proche. Les habitants sortis du lit en urgence enfilent leurs chaussures, un manteau et attrapent un sac préparé à l'avance. Rompus à l’exercice, ils s’engouffrent dans les escaliers. Certains s'agglutinent dans les caves de leur immeuble, d'autres se précipitent dans les couloirs du métro. Quelques-uns, de guerre lasse, restent au lit. Le fracas des explosions, proche ou lointain, se fait entendre. Puis l'alerte est levée, chacun s'en retourne à son domicile en espérant le retrouver intact. Londres en 1940, Kiev en 2024 : pour les civils plongés dans les tourments d’une guerre qui les dépasse, l’histoire semble se répéter.

Dans la nuit du 29 décembre et dans celle du 1er janvier, la Russie a tiré près de 300 missiles et plus de 200 drones, tuant une cinquantaine de personnes selon le président Volodymyr Zelensky. Les Ukrainiens ont répliqué le 30 décembre avec des frappes sur Belgorod qui ont fait 25 morts, et continuent depuis, conduisant les autorités russes à évacuer les habitants qui le demandent. Les frappes russes quasi quotidiennes qui ont suivi cette réponse ukrainienne ont aussi valeur de représailles. Si Poutine cherche à épuiser les défenses antiaériennes et affaiblir le complexe militaro-industriel de l'Ukraine, il entend également miner le moral de la population. Un levier qu'il espère plus efficace que ses offensives au sol, dramatiquement lentes et coûteuses en hommes. En tout, plus de 10.000 civils ont trouvé la mort depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022, selon les Nations unies.

User psychologiquement les civils

L'histoire militaire moderne est ponctuée de bombardements urbains, dont la fonction a toujours été double …

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