Cet article est issu du «Figaro Magazine»
Jean-Noël Orengo: l’architecte du Führer
Il faudrait un article de plusieurs pages pour évoquer le livre brillant de Jean-Noël Orengo consacré au parcours d’Albert Speer. Speer était architecte, une tradition familiale. Architecte sans génie - ce n’était pas Frank Lloyd Wright ni l’un des ténors du Bauhaus -, mais compatible avec les envies délirantes de son Führer. Pour Hitler, il a proposé des reconstructions folles de Berlin, des bâtiments au gigantisme mégalo-compatible avec les souhaits du «guide». En gros: du néo-gréco-romain en plus grand, et des copies de Paris en version XXL (dômes, arcs de triomphe, etc.). Speer est devenu le favori d’Adolph qui, lui-même, s’était pris plus jeune pour un artiste. Cela lui a attiré les foudres et jalousies des autres proches (Himmler, Göring, Bormann et toute la clique de philanthropes). Il n’était pas antisémite, mais de bonne race aryenne. Il a conçu le premier congrès de Nuremberg, nocturne, en utilisant des lumières antiaériennes dirigées vers…